23/08/2008
Vion (73)
Rien à se mettre sous la dent question metal pendant l'été dans le coin... Et voilà qu'une date improbable dans un bled isolé de Chautagne propose une affiche locale assez alléchante et variée. Après un long trajet en montagne au milieu de nulle part avec Benphegor (un p'tit nouveau dans LHN) et S.N. (un grand ancien de LHN), nous découvrons un restau bucolique au bord du Rhône, avec un public assez nombreux vu le lieu et l'époque de l'année (50 gars à vue de nez) et une organisation parfaite. Même la sonorisation est bonne. L'ambiance est rurale et détendue, et le prix est compétitif : 3 euros l'entrée !
On commence par Aoc, un groupe dont le style ne nous intéresse point, à savoir une sorte de rock glam cool qui permet de se chauffer à la bière au bar ou dans la bagnole en attendant mieux. Les Aoc se qualifient eux-mêmes de fusion, mais ce que j'en retiendrais, c'est qu'ils ont monopolisés la scène pendant 1 heure après avoir commencé avec 1 heure de retard. Ils auraient mieux eu leur place pour chauffer un bal du 14 juillet dans ce bled. D'ailleurs, les amis, les z'enfants et les mamans du village en forment le public. Vivement la suite.
On connait déjà les Annéciens d'ASSAULTER , nos vétérans thrasheurs, qui, ce soir, sont égaux à eux-mêmes : un chanteur très présent qui tente de réchauffer l'ambiance, des gros riffs thrash bien bourrins façon Nuclear Assault et Sepultura époque Beneath the remains. Un nouveau titre apparait même dans la set-list, plus lourd et plus aéré, donc plus digeste, avec un duel de soli entre les gratteux. Après quelques années de léthargie, le groupe semble s'être repris en main de la meilleure façon. Il clôture avec deux reprises de Slayer exécutées brutalement, Dead Skin Mask et Angel Of Death. Excellent cadeau, le public raffolant toujours de reprises. Mais le public est encore peu présent, dommage.
Les locaux (et organisateurs) de SOUTH OF HELL sont plutôt une bonne surprise ; bien en place, ils pratiquent un death metal fin et assez technique, dans la lignée d'Obscenity, ou encore Death, dont un succulent medley nous sera d'ailleurs joué en guise d'hommage à Chuck Schuldiner ; le chanteur, bien présent, communique bien avec le public. Intéressant, groupe à suivre.
Mais il est déjà minuit et notre patience est enfin récompensée : nous découvrons enfin les savoyards de Cainan Dawn ; je n'avais connu que la démo sortie chez EISIGER MOND PROD et je piaffais d'impatience pour les découvrir sur scène, les groupes savoyards de black étant toujours de bonne qualité, d'autant que celui-là comporte Sorghal (guitariste de Nehemah) dans ses rangs. Les 4 membres sont grimés avec le look BM traditionnel, ce qui détonne avec le reste de la soirée : le public, curieux, assiste un bon moment à ce show froid et hypnotique, mais seule l'élite reste pour écouter cette musique entre Enthroned pour le chant criard et la rapidité et Dark Funeral pour l'uniformité des riffs / rythmiques. On retrouve quelques plans planants dissonants à la Solekhan aussi. Les musiciens bougent bien, envoient des titres anciens et des nouveaux... et envoie aussi de la chartreuse, fait même tourner la bouteille dans le public ! Puis on termine en beauté sur une superbe reprise de Satyricon : Mother North. Cainan Dawn est donc la bonne surprise de la soirée : leur démo prend une autre dimension sur scène !
Il va être dur pour Atrophy de remplir sa fonction de tête d'affiche. Après une longue phase d'installation (il est déjà 1h30 du mat'), ils attaquent enfin. Mais ces musiciens sont déjà bien aguerris et rallient sans problème le public, apparemment surtout fan de death metal. Ce groupe également savoyard tend à développer une forme de death personnelle, un peu plus progressive, brassant de nombreuses influences. Les nouveaux titres sont bien différents de ceux des deux démos. Le chant (Steph d'Evohe) et les guitares jouent des gros riffs bien brutaux, d'autant que le son est à la hauteur.
Vu le trajet de retour sinueux qui nous attend, d'autant que nous sommes loin d'être à jeun, nous n'assistons malheureusement pas à la fin et rentrons sur Annecy. Pour un lieu si paumé, et en plein été, nous ne sommes pas déçus.