24/07/2008
L'Usine, Genève
S'il y avait un concert à ne pas louper pour tous les fans suisses de musique complètement barrée, c'était bien celui de ce soir, afin de (re)voir Converge à l'oeuvre. Le public se souvient surement de leur prestation l'année dernière au Romandie, à Lausanne, où la salle était totalement retournée pendant le passage du groupe. Mais qu'en sera-t-il cette année, un an après ? On imagine bien que l'énergie est toujours présente, mais est-elle aussi puissante... C'est donc dans l'excellente salle de l'Usine à Genève, que débarque cette fois les quatre américains, accompagnés de pas moins de trois autres groupes (Black Haven, Coliseum, Integrity) qui les devanceront sur scène.
Le monde à l'entrée, je n'avais jamais vu autant de public ici, m'a empêché de voir Black Haven. Mais pour les avoir vu quelques jours plus tôt à Paris (l''affiche proposait en exclusivité Amenra en plus ce soir là), ce groupe de punk / hardcore belge n'était pas une priorité à revoir, je dirais même au contraire...
J'ai également dû renoncer à une bonne partie de Coliseum , groupe déjà plus intéressant à mon goût, mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Une très bonne musique de fond quand on se prend un bière néanmoins.
Vient le tour d' Integrity , un groupe de hardcore avec des solos de guitare... très peu pour moi. Déjà à Paris, il me tardait la fin de leur show, il en sera de même ici. Sûrement que l'attente de Converge a beaucoup joué, mais quand même... Un gratteux avec une chemise et un bob, l'autre blouson en jean envahi de patchs, bracelet à piques énormes. On regarde plus le groupe pour ses accessoires que pour sa musique, d'autant plus qu'ils s'enfilaient bière et vodka non-stop sur scène en se tapant tranquillement la discut', le principal divertissement du gratteux au bob et à la chemise étant de recracher sa bière dans la fosse. Contrairement à leur show à Paris, ils ne feront pas de rappel cette fois-ci, et je pus enfin me réjouir : place à Converge.
C'est dans une Usine blindée que va débuter le groupe, en mettant tout de suite les choses au clair avec l'enchainement des deux premières chansons du dernier album No Heroes : Heartache et Hellbound. Les quatre ont l'air plutôt en forme, le chanteur bouge comme à son habitude, de partout, mais sa présence vocale semblait moins au rendez vous, avec bien souvent les deux guitaristes aux micros. Mais il faut bien le reconnaitre, on assiste à du Converge et l'ambiance est toujours au rendez-vous. Les chansons s'enchaînent, toujours avec la même énergie, alors que dans le public, tout s'accélère très vite. Au premier rang, quelques filles venues apprécier de près et sans trop de violence la performance du groupe. Derrière, la guerre : des gens totalement pris par la musique et déchainés. Un nombre incalculable de slams: les mecs se jetaient dans la fosse en plongeon, ne se posant même pas la question s'il n'y avait pas un trou à l'endroit même... De ce fait, on a assisté à des écrasements de grandes classes sur le sol de l'Usine; le public se montrant solidaire avec les rescapés, rien de très violent à rapporter. Mais la plupart du temps, il y avait des corps de partout, la tête en bas, les pieds en l'air, où était la tête des mecs, où étaient les jambes... des questions existentielles que l'on peut se poser dans des moments pareils. Alors que sur la scène, Kurt Ballou repoussait de temps en temps des gars dans la fosse, plus ou moins violemment, tandis que le vigile était occupé avec d'autres et qu''un slameur manqua de se prendre un coup de pied par Jacob Bannon. Niveau musical, Converge a fait très mal en jouant notamment You Fail Me et Jane Doe. Cette dernière qui a conquis incontestablement tout le public, et fait ressortir le bon vieux temps du groupe, restera pour certains la meilleure chanson de la soirée. Mais que dire du rappel, le même qu'à Paris après une très courte interruption. Tout d'abord, nous avon eu droit à Plagues avec Kurt Ballou réapparu tout seul sur scène et ce riff absolument destructeur, qui amène droit vers le chaos dès que la batterie et le chant s'y mettent. Un putain de titre, à n'en pas douter. Puis le show se finit sur No Heroes, diablement efficace, encore une fois. Le temps de se recevoir un dernier mec sur la gueule et le concert s'achève, avec les gars du groupe qui viennent comme à leur habitude remercier le public devant la scène.
Avec un show un peu plus énergique que trois jours avant à Paris, Converge démontre qu'ils sont toujours présent et relègue loin derrière les autres groupes du genre.