666 : Live 1

Les grandes lignes de l'histoire du black metal dictent une évolution au final plutôt facile à retenir et assez simple : ça commence avec Venom, ça passe doucement par Mercyful Fate et Celtic Frost (Hellhammer) et on juge son apparition réelle en Suède avec Bathory en 1984. Mais l'histoire contient toujours des coins sombres voire inexplorés, aussi certains d'entre vous auront déjà entendu parler d'une étrange démo de black thrash sortie en France en 1983, composée par un certain Luc Mertz (Zarach'Baal'Tarach') du fin fond de sa Lorraine, enregistrant à cette période une des deux premières démos de black metal, et en l'occurence la première bouse inaudible de bm qui deviendra la marque de fabrique de pas mal de bmeux français. En effet je vous le dit, \"Live in Death Chambers\" de Skullface, c'est de la merde !

Mais oui vous avez bien entendu, j'ai dit \"une des deux premières démos\", car vous l'ignorez peut-être, mais un petit groupe Tchèque du nom de 666 sortira sa première démo la même année, mais cette fois-ci, bien que l'influence Venom se fasse sentir de façon plus conséquente, on a droit à une vraie démonstration de début de savoir faire (pour les intéressés, la démo est aujourd'hui dispo sur le Boxed Set \"Inkubatörr\" de Törr). Je rappelle que la république Tchèque est un grand nid à groupe de black avant-gardiste méconnu, pour ne citer que Master's Hammer, Root ou Törr.

Mais ce 666 là n'est pas celui d'on je tiens à vous parler aujourd'hui. Le mien est norvégien et a devancé Mayhem de deux années dans sa date de formation. Ils se sont donc formés en 1982, complètement indépendants et plein d'idéaux, ils sont cinq et ont le thrash dans la peau, ils citent Venom et Motörhead comme influence principale, et préfèreront la scène au studio.
A la base formé de Krogseth et Nilsen qui abandonnèrent à l'époque leur groupe Norgez Bank, apparemment car ce groupe de punk tournait au funk, ils recrutent ensuite deux autres membres et commencent à tourner en juin de l'année de leur formation. Ne répétant quasiment pas, ils se testaient sur scène et ne sortirent aucune démo, grands premiers utilisateurs de la pyrotechnie et d'autres artifices live des blackeux d'aujourd'hui. Ce groupe, n'étant jamais entré dans un studio, sera voué à l'oubli total d'autant plus que ses membres se séparèrent avant que la grande promotion du black norvégien ne commence.

Jusqu'à ce qu'en 1998, un label strictement inconnu décide de sortir en version hyper limitée les lives qui avaient étés enregistrés durant 82/83 et jusqu'à qu'aujourd'hui un correspondant norvégien ne me passe quelques 6 mp3 de cet album live (qu'il avait lui-même obtenu difficilement d'un autre correspondant, etc.), une des raisons pour laquelle le côté historique est favorisé ici. Je ferai donc de mon mieux pour vous le décrire.
D'abord le son est très mauvais, dommage. Cette musique est du proto black thrash : une version un peu plus rapide et extrême d'un Venom enragé. Avec en prime une reprise très hard de Louie, Louie (originellement de Motorhead). Bref une musique pas sûre d'elle, mais toutefois audible après une ou deux bières.

Conclusion : n'oublions tout de même pas que ces gars furent les plus extrêmes de leur pays et leur époque, mais qui malheureusement n'a rien apporté à ce style qu'ils furent un des premiers à revendiquer. 666, sacks-sacks-sacks, retenons ce nom pour leur honneur, mais oublions donc cette musique qui de toute façon est aujourd'hui introuvable...

Hailz les gars !

Jolly Jumper