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Anamnesi : Descending The Ruins Of Aura

ANAMNESI - Descending The Ruins Of Aura

Naturmacht Productions, 2012

Ambient / Depressive Black Metal, Italie

CD

Il y a peu, Robert, le boss de Naturmacht poussait un coup de gueule contre Anamnesi qui son second méfait à peine dans les bacs, décidait d'aller voir ailleurs (comprendre, chez un label plus important) si l'herbe est plus verte. On peut comprendre la réaction de l'Allemand qui met dans chacune de ses sorties toute sa passion et, il est vrai, ses faibles moyens. Mais bon, on parle de Black Metal, underground qui plus est, là, et pas dans un quelconque cadors du genre ! Ce divorce est d'autant plus regrettable que la modeste écurie teutone avait trouvé en Anamnesi un de ses meilleurs poulains, dont elle ne s'est par ailleurs pas moqué, offrant même à Descending The Ruins Of Aura , un - magnifique - visuel dû à Mark Thomspon de DISPERSED ASHES, peintre talentueux s'il en est. Ce n'était donc pas suffisant pour l'Italien.

Cela ne doit pas pour autant occulter la réussite de cette offrande en tout point remarquable, laquelle fait plus que confirmer les qualités entrevues sur son éponyme devancière. Anamnesi a du talent, cela ne fait pas l'ombre d'un doute, preuve en est sa relecture très personnelle du \"Det Som Engang Var\" de BURZUM qu'il transforme en une courte plainte Ambient quand d'autres se seraient contenter de (mal) copier le maître. Déjà perceptible sur le disque précédent, le tribut que doit l'Italien à l'oeuvre de Varg Vikernes, se fait franchement jour cette fois-ci, notamment sur le (quasi) instrumental \"Nocturnal Path\" dont les notes de piano suintant une décrépitude absolue tout comme ses rushs de guitare granuleuse, semblent tout droit sortis de Filosofem .

On ne saurait toutefois réduire le projet à une resucée de plus de la légende norvégienne en cela qu'il développe peu à peu un style qui lui est propre, errant quelque part entre le Black dépressif (le trés beau \"Julia Carta\") et sa sous chapelle ambient (\"Annega La Coscienza\") tandis que ses racines nationales ne sont jamais gommées, comme l'illustre le recours à l'italien.

Plus riche d'un point de vue instrumental que son aîné, Descending The Ruins Of Aura dévoile encore davantage l'inspiration de son auteur dont on devine que ces deux albums l'ont encore à peine déflorée. Pour autant Anamnesi a-t-il eu raison de rompre l'alliance avec Naturmacht, estimant, à raison, qu'il a le potentiel pour aller beaucoup loin...

Childeric Thor - 7.5/10