And Harmony Dies : Flames Everywhere

And Harmony Dies est un groupe qui nous vient d'Italie (Treviso) et qui vient de signer pour son deuxième album chez My Kingdom Music. Formé en 1995 le groupe n'en est pas à son coup d'essais et ça se voit (ou plutôt s'entend).
Je vous avoue pourtant que ce groupe ne m'inspirait guère grands espoirs, avec une étiquette black metal auquel était ajouté une reprise Venom en fin d'album, ça puait le black thrash bateau à plein nez...

Et nous sommes à mille lieux de cette fade description, AHD est en fait un groupe de black mélodique, et je dirais même qu'il est plus mélodique que black! Car, en effet toute la puissance de Flames Everywhere se trouve dans les compositions ultra-riches au synthétiseur. C'est vraiment aberrant comme travail, pas moins de 5 mélodies au synthé par morceau, chacune teintés d'une grande originalité, j'aime autant vous prévenir qu'on ne s'ennuie pas! Les premiers morceaux sont assez courts et marquent une entrée en vigueur avec un black mélo très respectable, le chant est assez crade et ressemble de près à celui de Cronos, apparaisse aussi des chants clairs, une batterie qui n'en fait ni trop peu ni trop moins, les compos à la guitares sont parfois laissées de coté, mais des petit solo par-ci par-là prouve tout de même une maîtrise impeccable de l'instrument. Au fur et à mesure que passent les titres, on découvre toute l'audace de cet album; comme sur la piste \"Hurts\" où on a droit à un passage techno qui rend un effet Punish Yourself très efficace, ensuite accompagné d'une basse, mmh excellent! On soulignera des interludes uniquement au synthé et à la batterie, encore une preuve de l'audace et de la motivation à innover du groupe.
Toutefois le risque chez ce genre de groupe qui on tendance à forcer sur les mélodies, c'est que l'effet rendu n'est pas toujours celui voulu, pour un groupe de black métal, on s'attache trop au coté mélodieux... ok ce n'est pas un réel défaut, le groupe s'en sortira très bien comme ça.
Seules taches sur le tableau : \"Time\"(piste 11) s'avère trop répétitif, trop insistant sur la symphonie, et cela en devient vite pompeux, de plus c'est un titre assez long. Je crois que c'était le risque dans ce pari, trop de mélodie tue la mélodie.
Un autre réel dérapage de cette délicieuse galette, le morceau bonus \"At War With Satan\", signé bien évidemment Venom. Je comprends tout à fait que des groupes tiennent à honorer leurs groupes d'influences, mais choisir un morceau de 20 minutes alors que l'album dure plus de trois quarts d'heure, ça tombe très mal. La reprise est réussie, principalement au niveau du chant qui ressemble comme deux gouttes d'eau à l'original (et ne chante pas comme Cronos qui veut), les ajouts de synthétiseurs sont bien placés et fait la différence avec la première version. Malgré tout, 20 minutes ça reste trop long, et AHD aurait eu tout à gagner en reprenant une chanson de Venom moins longue, et on ne peut pas dire que ça manque... Un choix regrettables, même si la reprise est intéressante.

Autrement ces petits problèmes (dont la reprise de Venom est pardonnée car il s'agit d'un morceau bonus), cet album fut pour moi un bon coup de pied au cul! Sortis comme ça de l'underground, je n'aurais jamais attendu ça. Fait pour les fans de groupes comme Abyssos ou La Rumeur Des Chaînes. Recommandable.

Jolly Jumper - 7,5/10