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Bauda : Euphoria...Of Flesh, Men and the Great Escape

BAUDA - Euphoria...Of Flesh, Men and the Great Escape

A Sad Sadness Song, 2012

Metal atmosphérique, Chilie

CD

Le temps du changement, autant dans la forme que dans le fond. Autrefois seul joujou, ou presque puisqu'il était alors accompagné de Juan Escobar (ex MAR DE GRISES) aux claviers, du dénommé Bauda, ce projet chilien dont le nom se confond donc avec celui de son maître des lieux, se rapproche maintenant davantage d'un vrai groupe. Repéré par petites miettes (un premier album, Oniirica en 2009, une participation prometteuse à la compilation Whom The Moon A Nightsong Sings ), gageons qu'il a gagné à le devenir. Euphoria... Of Flesh Men And The Great Escape en constitue la preuve, quand bien même Juan Diaz (basse) et Nicolas Recabarren (batterie) l'ont sans doute rejoint après son enregistrement. Mais, plus organique et dôté de plus d'épaisseur que ses aînés, c'est pourtant tout comme.

Dans le fond ensuite, Bauda, s'il se veut toujours le chantre d'un metal atmosphérique lumineux et nonosbtant des influences Post-Rock de plus en plus nettes, paraît vouloir plus que jamais s'inspirer des travaux du ANATHEMA contemporain. Ce n'est pas la meilleure la période des Anglais mais cela réussit pourtant bien aux Chiliens. Oserons-nous même affirmer que ces derniers s'en sortent presque mieux que leurs aînés ? Il y a là un pas que nous franchirons pas encore car cette nouvelle offrande, trop longue, s'égare encore, parfois, dans les méandres de l'inutile.

Sa première partie est superbe, enchaînant sur près de vingt minutes \"Ghosts Of Phantalassa\", douloureusement beau puis \"Humanimals\", sans doute le titre, avec \"The Great Escape\" le plus imprégné du style actuel des Britanniques, marqueur lisible dans les lignes vocales du sieur Bauda et dans ces guitares stratosphériques qui ont cette capacité à décoller, à s'envoler très haut. Le bonheur se poursuit avec l'acoustique \"Silhouette\", tavelé d'une fébrilité touchante cependant qu'\"Oceania\" achève cette première moitié, longue composition tout d'abord éthérée et légère mais qui s'assombrit peu à peu pour exploser en un final déchirant de noirceur crépusculaire. Il est de fait d'autant plus dommage que la suite ne tutoie pas toujours le même lustre. \"Acension\" est un instrumental agréable mais sans plus, \"Crepuscular\", malgré ses arpèges osseux, ne dépasse pas son statut de courte respiration tandis que \"... Mare Nostrum ?\" s'étire dans un abîme d'ennui pendant plus de neuf vaines minutes.

En définitive, l'actif l'emportant toutefois largement sur le passif, Bauda s'affirme tout doucement comme un projet aussi précieux que passionnant dont on espère que la récente signature avec A Sad Sadness Song, sous-division d'ATMF, lui offrira le sésame vers une reconnaissance plus seulement circonscrite au Net et à l'Amérique du Sud...

Childéric Thor - 7.0