La Horde Noire Webzine metal extrême depuis 2002

Celestial Bloodshed : Cursed, Scarred and Forever Possessed

CELESTIAL BLOODSHED - Cursed, Scarred and Forever Possessed

Debemur Morti, 2008

Black Metal, Norvège

CD

Alors qu'elle fut l'épicentre de la (seconde) naissance du black metal au début des années 90, la Norvège continue encore aujourd'hui d'enfanter des antéchrists. Ainsi,Celestial Bloodshed fait partie de ces hordes qui tentent de maintenir la flamme noire éclairée.

Originaire de Trondheim, ce trio, dont c'est le premier essai longue durée faisant suite à un EP éponyme accouché en 2006, ne cherche de fait nullement à révolutionner ni à transcender le genre ; sa vision de cet art des ténèbres en aligne comme des pinces à linge sur un fil tous les invariants, aussi bien dans la forme (croix renversée, musiciens grimés à la truelle, pseudos des bois, production sèche comme un vagin avant des préliminaires...) que dans le fond (satanisme, blasphème...). Tout ça vole donc au ras des caveaux et régurgite un black metal primitif et haineux d'une grande intensité, propulsé par des riffs sales comme des menstrues, malsain à souhait, à l'image de la longue intro bien glauque.

Avec sept saillies au compteur pour un peu plus d'une demie heure d'agression, Cursed, Scared And Forever Possessed (une vraie profession de foi) va très vite, annihile tout sur son passage. Les \"Sign Of The Zodiac\", \"Truth Is Thruth, Beyond The God\" et \"Gopsel Of Hate\" en témoignent. Ces étrons sécrètent une folie venimeuse et font mal aux muqueuses. Pourtant, c'est bien quand il empoigne le frein à main, quand il entame une décélération, quand enfin il prend le temps d'installer des atmosphères que le groupe atteint son but.

Il n'est jamais aussi bon que durant les mid tempo implacables qui lui offrent alors tout le loisir d'étaler un climat morbide, ce qu'il lui sied d'ailleurs très bien. A ce titre, les longues pulsations que sont \"Cursed, Scared And Forever Possessed\", \"All Praise To Thee\", qui débute cependant avec une violence hallucinante et le véloce \"The Demon Of Old\" incarnent les sommets de cet album des plus prometteurs car (parfois) moins intégriste et bas du plafond qu'il n'y paraît.

Une bonne découverte, mais pouvait-il en être autrement de la part de Debemur Morti, label précieux qui n'a pas pour coutume de signer des goules de série Z sans intérêt.

Childeric Thor - 7/10