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Chemye Ozera : Хандра

?????? ????? - ??????

Deleting Soul Records, 2013

Dark Metal, Russie

Deleting Soul Records

La scène Metal russe est on ne peut plus prolifique, compte tenu des dimensions titanesques du pays. Pourtant quantité ne rime pas, le plus souvent, avec qualité, et jusqu'à récemment, quand je m'interrogeais sur les formations dignes d'intérêt, le peloton de tête ARKONA/BUTTERFLY TEMPLE/ARIA étaient les trois seuls noms qui s'imposaient à moi.

Après diverses expériences malheureuses avec des groupes de Funeral Doom ou de NSBM aussi doués que des perceuses à percussion et d'une médiocrité telle que j'en ai oublié leur nom, j'ai tenté ma chance sur un forum russe afin de connaître les nouveaux talents underground du pays. Plusieurs noms sont sortis, pas toujours très prometteurs, d'autres franchement mauvais. Mais au milieu de ce marasme j'ai été orienté vers les poulains du label Deleting Soul Records et ai déniché des formations fort sympathiques. Parmi celles-ci le duo ?????? ????? ( Chernye Ozera, Black Lakes ) et son premier véritable album ??????, après une flopée de productions plus ou moins confidentielles.

Le groupe navigue dans les eaux troubles du Dark Metal Atmo autrefois hantées par les finois de THY SERPENT, avec des riffs que n'aurait pas reniés le Burzum de la grande époque ou des atmosphères sylvaines qu'on croirait provenir du premier ULVER, quand un Garm adolescent s'épanouissait dans un Black Folk référentiel.

Et, pour en revenir à ?????? ?????, l'écoute du disque amène à un constat navrant : cet album est très (trop) varié : on passe d'un titre lourd et morbide à la limite du Doom, avec un chant rauque et profond, à un morceau de Black atmosphérique aux vocaux typiquement Black avec des choeurs majestueux en arrière plan. Le groupe s'aventure sur certains titres sur le terrain glissant du Black sympho (très typé 90's sans pour autant sonner plastique). On a même droit à des incursions dans le Black/Death guerrier (qui m'a rappelé le premier ENSIFERUM). Cette grande variété apporte une grande richesse à l'ensemble du disque, pas le temps de s'ennuyer. Cependant le revers de la médaille est un manque de cohérence et d'identité.

Ce premier véritable album de ces jeunes russes surprend par sa fraîcheur et sa diversité, mais l'immaturité du duo se ressent dans cette écriture trop hétérogène et encore trop attachée à ses références scandinaves. Souhaitons que leur prochain album révèle un groupe plus personnel, cohérent et sûr de lui. A tester malgré tout pour soutenir cette scène méconnue qui n'a pas à rougir face à son belliqueux voisin ukrainien.

Aloerw - 7/10