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CoÏt : Between The Lines

COÏT - Between The Lines

ESCUDERO RECORDS, 2008

Grindcore, Suisse

CD

Les mecs de Coït sont suisses. Oui, je sais, c'est chiant. Alors je ne vais pas vous faire un long discours à tendance eugéniste, mais je suis sur qu'il y a quand même une histoire de gênes qui se trame là dedans... Comment ne pas remarquer, une fois de plus, cette flagrante corrélation entre nationalité suisse et qualité? Et quand je dis qualité, je pèse mes mots: ces trois affreux sont arrivés à faire en sorte que, comme il y a quelques mois avec les mecs de Yog , j'écoute leur galette en boucle. Loin pourtant d'avoir une forte dépendance au grind (j'ai par exemple beaucoup de mal avec le son des mecs/suisses de Mumakil ), j'ai dès la première écoute accroché aux compos, toutes plus barrés les unes que les autres, preuve que ces formations se permettent d'ajouter ce petit quelque chose qui fait que sur les 16 titres, on est constamment surpris, que ce soit par des riffs impériaux, ou des plans venant de nulle part. Qu'ils mettent 47 secondes ou 3 minutes 30, le résultat est le même: efficacité.
La galette débute avec l'intro « Between the lies », qui je crois, et je ne pense pas prendre trop de risque, se révèle être une diatribe enflammée face à la mise en place du Nouvel Ordre Mondial (on peut y entendre des samples de Bush , Sarkozy et compagnie). « Be Deaf » déboule et donne le ton: c'est parti pour une demi-heure de folie, mélangeant habilement la scène grind et le côté old school du hardcore, aidé pour cela par une basse ultra-nerveuse, bien mise en avant dans le mix. Les parties de chant (enfin, on se comprend...) d'Arno sont impressionnantes, on sent que ça vient des tripes (écoutez moi bordel les cris sur « Be deaf » ou sur « Agoraphobic »!). Que ce soit l'excellent morceau « Duff » qui ferait danser une kermesse entière avec son riff imparable, ou la fin explosive totalement absurde de « Ambition and Conformity », l'auditeur est parti pour une demi-heure ou il sera totalement privé d'oxygène, n'ayant qu'une chose à faire: attendre que la tempête passe. Le son est massif, plein de volume (pour preuve « The Great Escape »), ce qui ne fait qu'accroître un peu plus le côté « destructeur » de la bête (le fait que ce soit Mr Fehlman derrière les manettes n‘est sûrement pas qu‘une simple coïncidence). Seulement deux (petits) temps mort, pas d'affolement ils ne dépassent même pas la minute, avec « 110 525 807 33 87 » et « Can You Just Take Ten ». Qui s'est qu'a gueulé que s'était juste pour repartir de plus belle?! On imagine déjà raisonné les morceaux « Fire Fest » ou « Between the Lines » (ou tout le monde taperait dans les mains!) dans des stades de foot plein à craquer avec une foule en liesse! C'est tout le mal que je leur souhaite...
Peu de choses à redire, que ce soit au niveau du son ou des compos. Ça défoule, ça donne parfois le tournis, mais ça ne tombe jamais dans une quelconque bouillie indigeste. Et vous connaissez la meilleur? C'est encore meilleur en live! Que ce soit avec le front man Arno totalement surexcité, avec Schnidre ou avec Jo qui, malgré la technicité des morceaux, donne l'impression qu'il se balade littéralement, je ne peux que vous encourager à vous rendre à un de leur concert. Ces enragés aiment la scène (ils ont fait plus de 2500 bornes pour faire trois dates en compagnie de YOG (?!) dans notre beau pays), alors si vous avez la moindre occasion pour les voir, ou pour les faire jouer, n'hésitez pas! Foncez les yeux fermés! La Horde Noire décline néanmoins toute responsabilité, et ne pourra être entraîner en justice pour des quelconques préjudices, d'ordre physique ou moral...

Can you just take one minute?
Try to read between the lines...

Caedes - 9/10