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Death Invoker : Necromancy, Damnation, Revenge

Nihilistic Holocaust, 2018

Putrid Black Thrash, Pérou

EP Tape

On peut toujours faire confiance à Nihilistic Holocaust pour gratter la terre du black thrash le plus cradingue et y déterrer ces hosties crouteuses qui ne peuvent de toute façon proliférer que dans la bauge de l'underground le plus evil. Sa nouvelle production est le "Necromancy, Damnation, Revenge" de Death Invoker, bête péruvienne dont le sobriquet des (alors) trois membres - Morbid Devastaror, Bestial Lust et Unholy Perversor - en résume à lui seul la teneur. Car, à l'instar de la plupart des hordes barbares venues d'Amérique du Sud, le trio ne déroge pas à la règle d'un black sale comme le sang menstruel et copulant avec ses grands frères, thrash et death metal.

Ce petit quart d'heure de bestialité latine n'est toutefois pas nouvelle puisque déjà vomie en 2018 sous la forme d'un 7'' par l'entremise du brésilien Pictures From Hell. Pour l'occasion, le titre 'Divination Through Death Spirit', initialement gravé pour ce EP mais retiré de l'édition d'origine, complète le menu dans une version sensiblement différente de celle du split "Impure Spirits Of Destruction" au sein duquel ce morceau a échoué. Vous êtes perdus ? C'est normal mais c'est aussi ce qui fait le charme morbide de ces groupuscules aux discographies aussi bordéliques que leur musique.

La bonne vieille tape des familles une fois lancée, les remugles occultes de l'intro 'Magnificient Evocation' répandent le suaire sinistre d'une cérémonie nichée dans les replis caverneux d'une intimité obscure. Une fois la porte du caveau béante, la mort peut ensuite s'échapper, épousant la forme miasmatique de ce 'Divination Through Death Spirits', à l'entame biberonnée au pur heavy metal avant de galoper dans un charnier aux multiples cassures. A son écoute, on se demande bien pourquoi le 45 tours originel a été énucléé de cette excellente saillie. 'Witches Hammer' puis 'destroy The Cross' sont taillés dans le même bois, celui qui fait cramer les églises avec un son primaire et cette manière de capter les ténèbres dans ce qu'elles on de plus malsain et cruel, qui n'appartient définitivement qu'aux vilains d'Amérique du Sud, avec en sus, dans le cas de Death Invoker, une propension à écarter les lèvres des abysses pour y plonger un manche pesant et macabre.

Alternant éruption de pus et coups de boutoir méphitiques, "Necromancy, Damnation, Revenge" rumine ce black thrash dont le caractère primitif ne le vide pas d'ambiances sinistres à souhait, comme seules les caves abritant des cérémonies incantatoires peuvent en régurgiter.  

Childeric Thor - 7.5/10