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Depraved : Dive into Psycho Terror

DEPRAVED - Dive into Psycho Terror

M & O Music, 2014

Brutal Death Grind Metal, France

CD

A la réception du nouvel album de ces nancéiens, je me suis surpris à reconnaître leur nom : en effet j'avais chroniqué leur deuxième album dans une autre vie, il y a près de 13 ans...
Or d'après la bio accompagnant ce brulot, il ne s'agit que de leur troisième album...sacré hiatus ! Mes souvenirs de l'époque sont assez vagues, mais l'album Decadence and Lust était il me semble une ode très raffinée au Porno Gore mâtiné de Brutal Death à la CANNIBAL CORPSE. Pas vraiment, à de rares exceptions, le style auquel je suis le plus réceptif. Cependant en cette période, propice à l'éthylisme, que constitue les festivités de fin d'année, j'ai supposé qu'il était temps de laisser libre cours à mon coté bourrin et ai offert sa chance à ce retour aux affaires du groupe.

Premier constat, la pochette est plus Dark et donc moins stéréotypée Porno Gore que par le passé, l'intro m'amenant à m'interroger : s'agit-il du même groupe ou d'un Projet Dark Ambiant ? Dès le deuxième titre, je suis rassuré : il s'agit de la même formation. On rentre alors dans le vif du sujet et nouvelle surprise : le groupe a sacrément muri, évoluant dans des contrée proches de leurs aînés de NAPALM DEATH, c'est à dire un Death énervé, avec des sonorités Thrash et quelques touches Crust (dont ils n'abusent pas). L'influence CANNIBAL CORPSE est toujours là, mais suffisamment réfléchie pour éviter le plagiat. Le chant m'évoquent sacrément celui de Barney, en moins refrogné, tout comme le son du groupe, puissant et clair. Pourtant, concernant la production, j'émettrai une réserve relative au son de la batterie qui sonne par moment trop « sec » et m'a fait craindre l'usage d'une B.A.R., alors qu'il s'agit vraisemblablement d'un vrai batteur.

Pour le reste l'album s'écoute avec plaisir, dégageant un certain groove dans ce déluge contrôlé de brutalité, le chant visite des registres différents pour éviter la linéarité, toujours avec hargne et férocité. Le groupe ne laisse aucun répit à l'auditeur, faisant preuve d'une rage insoupçonnée, et évite le coté « Death au carré » des suiveurs du Dieu CANNIBAL.

Sans atteindre le niveau d'un NAPALM DEATH en termes d'écriture, Depraved s'en tire avec les honneurs et semble avoir tous les atouts pour s'imposer avec ce troisième opus dans les hautes sphères du Death Grind hexagonal.

Alœrw - 7/10