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Diablery : Architect

DIABLERY - Architect

2014

Black Metal symphonique, Grèce

CD

Il fut une époque où la scène grecque était réputée pour ses sonorités méditerranéennes. Je pense aux oeuvres passées des SEPTIC FLESH, NIGHTFALL, KAWIR et autres NECROMANTIA.
En 2015, que reste-il de cette scène ? Que sont devenus les LEGION OF DOOM, VARATHRON et autres DEVISER ? Sorti des titans de SEPTIC FLESH, des ressuscités de NIGHTFALL et des monolithes indétrônables de ROTTING CHRIST, quoi de neuf ? ACHERONTAS certes est le digne hériter de NECROMANTIA avec son Black occulte et rituel. Mais cela reste bien maigre compte tenu des espoirs placés dans la scène hellénique.

Cependant en fin d'année 2014 un outsider a su s'imposer grâce à quelques extraits bien sentis. Pas un nouveau venu, puisque depuis 2008 deux EP ont vu le jour dans une grande confidentialité. Conscient de l'indifférence de nos contemporains pour les productions du Sud de l'Europe, Diablery a mis les petits plats dans les grands.
Pas de sonorités typiques du Sud de l'Europe sur cet opus. Ce serait plutôt le Nord qui est mis à l'honneur. On pense en effet pas mal aux meilleurs passages de MYSTIC CIRCLE (l'emphase orchestrale et la voix) ou des anciens DIMMU BORGIR (alors que ce groupe était encore véritablement... un groupe). On peut aussi évoquer le premier ARCTURUS pour l'aspect progressif ou EMPEROR pour la sophistication même lors des passages furieux. Point important, le Black Symphonique de Diablery ne franchit jamais la limite du mauvais goût en matière de claviers : pas de kitch ni d'omniprésence, le synthé est simplement présent pour les atmosphères mystiques et le coté épique, ce avec beaucoup d'efficacité sans être trop bavard.

Signalons que le groupe a eu l'ingéniosité de recourir aux services d'un violoncelliste, et son apport est énorme, donnant une extraordinaire profondeur aux titres de cet album grâce à ce son grave et naturel, qui nous change des sonorités fades et glaciales des séquenceurs et autres claviers. Ma seule réserve, outre des influences bien digérées, mais encore trop marquées et flagrantes, concernera les quelques interventions au chant clair qui sans être mauvaises n'en sont pas moins trop communes et, pour tout dire, inutiles.

Epique et bien foutu sans pour autant être réellement original, cet album autoproduit bénéficie d'un son clair sans être trop lisse, et d'un artwork magnifique en symbiose avec le discours musical développé. Une bonne surprise dans ce créneau délaissé du Black Sympho.

Aloerw - 7/10