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Disfuneral : Disfuneral

Auto-production, 2017

Death Metal, France

EP Tape

Old school, Disfuneral l'est jusqu'au bout de ses ongles sales, tant dans la forme que dans le fond. La forme, c'est la bonne vieille cassette des familles qui abrite son premier rôt. Le fond, c'est un death metal croûteux dont le caractère baveux ne l'empêche pas de galoper à travers un cimetière jonché de cadavres en état de putréfaction avancé.

Venu des froides terres nancéennes, Disfuneral ne rassemble pourtant pas des puceaux du son boutonneux même pas conçus lorsque Repulsion, Master et consorts commençaient à cracher la purée, puisque que le groupe est né en réalité des cendres de Herpès, auteur il y a quelques années de deux démos, ce qui explique l'effrontée maîtrise qu'il dresse pesamment. Nouveau line-up mais une même façon de batifoler joyeusement dans les viscères encore fumantes à grands coups de grattes carbonisées et de crachats bileux.

Quand d'autres artisans d'un death garanti 100% DIY aiment faire copuler le genre avec le doom le plus caverneux, nos garçons-bouchers ne serrent au contraire quasiment jamais le frein à main, sauf lorsqu'ils s'enfoncent dans un puits au fond duquel macère un jus putride. Le break qui perfore Total Collapse ou ce Baptized In Sewer prisonnier d'une gangue épaisse et sanguinolente leur en offrent l'occasion. Le reste va donc très vite, à la vitesse d'un zombie souffrant d'une diarrhée tenace, témoin ce Night Of The Hallucinated qui frétille de la queue.

Friand de riffs sinistres à souhait (Slimy Horror From The Depths), Disfuneral n'a besoin que de cinq giclées de pus pour creuser dans notre peau de profondes cicatrices, depuis lesquelles suinte ce metal de la mort tel qu'il devrait toujours être, visqueux  et débraillé, qui sent la viande avariée et attire un nuage bleuté de mouches. Cinq titres c'est peu mais c'est déjà beaucoup, car ils nous mettent l'eau à la bouche et déclenchent une agréable chaleur dans le bas ventre, prélude à un orgasme à venir plus grand encore.

Pas très ambitieux peut-être mais le groupe s'en fout, cherchant avant tout à honorer ses maîtres, ce qui ne l'exonère pas d'une  habileté vicieuse à se fendre de saillies hyper efficaces avec juste ce qu'il faut pour l'élever au-dessus de la marée (noire). Bref, une très bonne pioche indispensable pour tous les amateurs du genre !

Childeric Thor - 7.5/10