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Electric Wizard : Dopethrone

ELECTRIC WIZARD - Dopethrone

Rise Above Records, 2000

Stoner / Doom Metal, Angleterre

CD, LP

\" Dopethrone \", ou l'album le plus reconnu du british Electric Wizard , celui qui propulsa dans les hautes sphères du Doom Metal un groupe ayant tendance à abuser des substances psychotropes lors de ses séances d'enregistrement. \" Dopethrone \", ou l'apogée musicale d'une formation aujourd'hui en légère perte de vitesse (bien que ses derniers efforts aient été presque unanimement salués par la critique, le tout récent \" Witchcult Today \" notamment), et dont la cultitude n'a d'égale que la qualité de la musique qu'il renferme.

« Mais qu'est-ce donc que ce fameux Electric Wizard ? », vous demandez-vous avec intérêt... Electric Wizard , c'est une bande d'anglais originaires du Dorset (un trio à la sortie de cet album, aujourd'hui devenu quartette) élevés dans le giron du grand maître BLACK SABBATH , fanatiques absolus du kitsch horrifique des seventies, des sciences occultes et, par dessus tout, fervents adeptes de drogues en tous genres. Musicalement, l'on se retrouve face à un Doom fortement teinté de Stoner Rock aux accents psychédéliques prononcés, et un son recouvert d'une épaisse couche de crasse. Mais Electric Wizard , en plus de toucher à l'hallucinatoire, se veut sur cet album plus encore qu'à l'ordinaire malsain et pachyderme. Ses guitares sont poisseuses et saturées à l'extrême, son groove dégueulasse et ses parties vocales, assurées par le leader Jus Oborn, suffocantes et nauséeuses à souhait.

\" Dopethrone \", une album à la frontière du jouissif et du morbide, incroyablement lourd et perpétuellement enfumé, aux huit plages (neuf sur les dernières éditions du disque) alternant riffs électrisants et passages maladifs et rampants (le final de l'éponyme \" Dopethrone \", apogée du disque d'une remarquable intensité). Renfermant des titres d'une durée variable, le disque ne laisse toutefois qu'en de rares instants son auditeur respirer librement, l'étouffant inéluctablement à petit feu. Parfois apparaissent tout de même quelques réminiscences d'un passé sensiblement moins crasseux, comme le long et lent final de \" Weird Tales \" qui rappellera à l'auditeur averti la grâce psychédélique du génial \" Doom-Mantia \", tiré du précédent longue durée du groupe \" Come My fanatics... \". Le très court \" Vinum Sabbathi \" permettra au néophyte d'entrer en douceur dans l'univers du Sorcier Electrique, et l'éphémère \" The Hills Have Eyes \" servira quant à lui à reprendre fugacement son souffle.

Comme évoqué plus haut, l'heure de musique composant \" Dopethrone \" ne tolère que peu d'accalmies. « Le Trône des Drogues » porte merveilleusement bien son nom et vous convie à un périple sous acides des plus glauques, respirant le souffre et la folie, mais paradoxalement jubilatoire et hautement « addictif » (comme n'importe quelle drogue digne de ce nom, serait-on tenté de dire). S'il n'est pas évident d'entrer dans ce qui paraît être au premier abord une répugnante et indigeste bouillie sonore, il devient difficile dès le cap des éprouvantes premières écoutes franchi de se passer de cette pièce maîtresse, véritable chef d'œuvre de Stoner Doom.
\" Dopethrone \", ou une dernière aiguille dans la veine putride d'un toxicomane. Un dernier foutu fix, une dernière putain de dose avant d'aller pourrir en Enfer.

« Dopethrone, in this land of sorcery
Dopethrone, vision through T.H.C.
Dopethrone, feedback will free
Dopethrone, three wizards crowned with weed, yeah ! »

Krieg - 9/10