Ipecac, 2002
Metal bizarre, USA
Album CD
Le métal, disent les snobinards, est une musique puérile, prévisible, trop carrée et stéréotypée. Avec cet effroyable deuxième album, Fantomas répond à ces médisants donneurs d'organes. Car, malgré ses innombrables incartades vers des horizons jazzy, \"The director's cut\" est bel et bien un album de métal, avec tout ce que cela implique: chants hyper agressifs, rythmiques bien grasses 100% cholestérol et double grosse caisse à 3000 à l'heure sur certains titres (rappelons que Dave Lombardo se trouve derrière les fûts). Mais pas l'ombre d'un poncif métal (ex:logo clinquant, textes gourmés et ballade langoureuse sur la sixième plage) sur ce disque pour le moins déroutant. Mike Paton et ses joyeux drilles jouent malicieusement à reprendre, à réadapter et parfois à massacrer des B.O de films pour la plupart peu connus. Chaque titre décline un style différent(métal bizarre, jazz déjanté, musique d'ascenceur terrifiante...), Mike Paton passe du registre crooner aux vocaux éraillés et inhumains, et les ambiances s'enchainent, toutes plus effrayantes les unes que les autres. A l'écoute de ce disque surgissent diverses sensations, parfois contradictoires: le rire (certains morceaux flirtent dangereusement avec le kitsch), la terreur (comment écouter la B.O de \"Rosemary's baby\" sans un frisson?) ou encore la tristesse. Ne vous fiez pas aux conneries que raconte Mike Paton dans les interviews, et achetez ce disque de toute urgence. Sauf si vous raffolez de grosses bécanes, d'aigles luisants et d'épées redoutables, brandies par des colosses moustachus.