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Förjord : Sielunvihollinen

FÖRJORD - Sielunvihollinen

Hammer Of Hate, 2012

Black Metal, Finlande

CD

Alors qu'il a pourtant officiellement vu la nuit en 1995, le nom de FÖRGJORD ne vous évoque rien ? Rien de guère étonnant à cela, le duo finlandais ne souffrant pas vraiment de priapisme créatif. Une identité fixée seulement quatre ans plus tard suite à un patronyme changeant, une poignée de démos et jusqu'à présent un seul et unique méfait en 2008 ( Ajasta Ikuisuuteen ), néanmoins publié chez le respectable Hammer Of Hate, noircissent un curriclum vitae aussi maigre que le cadavre d'un déporté.

Après plusieurs années de silence dont il serait exagérer de prétendre qu'elles furent longues à vivre, la horde est enfin de retour avec Sielunvihollinen qui devrait peut-être (enfin) offrir à ses géniteurs plus de lisibilité qu'ils n'en ont bénéficié jusqu'alors. Comme beaucoup de ses confrères au sein de la chapelle impie du pays des milles lacs, exception faite des vikings façon MOONSORROW bien entendu, vous ne surprendrez jamais FÖRGJORD en flagrant délit de prôpretré. Sale comme le sang menstruel, dégueulé par un chant de gargouille enrhumée mais que n'exonère finalement pas un net penchant pour les mélodies, comme en témoignent les lignes de guitares – grésillantes et trempées dans la rouille cependant – cisaillant \"Niin Lihassa kuin Veressä\", c'est donc un Black Metal cru et minimaliste, raw et authentique à l'intérieur duquel palpite une force obscure qui semble provenir des ténèbres elles-mêmes que crachent les Finlandais.

Le prologue aux accents folkoriques et tavelé de couleurs profondément désenchantées ne reflète pas une ambiance générale malsaine et dépouillée où règnent les tempos obsédants parfois (\"Ei Kuoleman Arvoinen\"), atmosphériques également quand cela est nécessaire (\"Viimeinen Myrsky \" qui ferme la marche sur une note funéraire avec ses nappes de claviers hantés) mais le plus souvent rapides et presque Thrashy. Et si Sielunvihollinen ne saurait passer pour autre chose que de la série B, il est permis de lui trouver cet inconstestable petit charme propre à ce type de production artisanale qui ne peuvent de toute façon se repêtre que dans l'obscurité hivernale.

Fort de cette seconde offrande solide et recouvert d'une croûte sonore polluée, FÖRGJORD est donc prier de se montrer désormais plus actif sinon régulier tant il se hisse sans peine au niveau de la plupart de ses collègues de prêche invertie. Il serait donc dommage qu'il retourne hiberner dans le permafrost où il reposait depuis presque quatre ans.

Childeric Thor - 7/10