Blood Harvest, 2014
Doom Death Metal, USA
7''
Wayne Sarantopoulos, plus connu sous le doux sobriquet d'Elektrokutioner, compte parmi les musiciens les plus prolifiques de la scène extrême US, stakhanoviste qu'une seule fente ne peut contenter. La liste de ses groupes est grosse comme le bottin : Encoffination, Decrepitaph, Howling...
Alors certes, ceux-ci s'apparentent bien souvent à des projets éphémères(Foreboding) mais cela ne suffit pas à remettre en question la place qu'occupe le lascar, ici guitariste et chanteur, là-bas, batteur, ce qu'il est le plus souvent. Si on pourrait lui reprocher de toujours téter un peu les mêmes mamelles, celle du bon vieux death metal des familles, sentant le zombies et les viscères encore fumantes, au moins sa sincérité et son amour du genre ne font aucun doute. Pour tout cela, le bonhomme mérite notre éternel respect.
Ghoulgotha fait donc partie de ses multiples coups qu'il besognent à intervalles irréguliers. Deux ans après avoir régurgité une première démo (\"No Peace To Rest In\") qui semblait devoir rester isolée, le quatuor sort enfin de son sommeil, d'abord avec \"Prophetic Oration Of Self\" ensuite avec un petit split partagé avec Into Darkness. Passons sur celui-ci et penchons-nous un peu sur le premier, 7'' EP d'une douzaine de minutes.
Au programme, deux macérations aux relents putrides, Death/doom baveux comme on l'imagine. Fidèle à la vision old-school du multi-instrumentiste, tout cela est garanti 100% sans OGM dedans, sans fioritures ni artifices, rondelle sale comme le sang menstruel. Le résultat ne va pas très loin, reconnaissons-le, petit machin de série Z qui a le charme de ses défauts. Mais le titre éponyme, long de près de 8 minutes au jus et \"Disintegration Paradox\" s'enfilent sans heurts ni vaseline, saillies grumeleuses que perforent de pesantes décélérations, ouvrant des instants où les mecs pataugent dans des boyaux visqueux.
Deux titres, c'est peu pour juger de la valeur d'un groupe et peut-être que celui-ci ne dépassera même jamais le stade du EP, split autres démos. Reste que cette modeste tranche de death doomy ne saurait faire passer ses géniteurs pour les meilleurs artisans du genre, ce dont ils doivent franchement se moquer, guidés qu'ils sont par la seule prétention de dégueuler le metal qu'ils aiment, ce qu'ils font avec une morbide efficacité. C'est déjà beaucoup...