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Grand Belial's Key : Kosherat

GRAND BELIAL'S KEY - Kosherat

Drakkar Productions, 2005

Black Metal, USA

Album CD

C'est à l'imparfait, malheureusement, que je vais devoir réaliser cette chronique. Avant d'aller plus loin, revenons brièvement sur l'histoire de ce groupe phare de la scène BM américaine. Élément qui pourra peut-être en surprendre plus d'un, le groupe existait depuis 1992. Véritable pionner, il a fallu cependant attendre 1997 pour assister à la sortie de leur premier full-length, « Mocking the Philanthropist ». Outre une qualité déjà certaine, qui ne sera pas celle tout de même de leur deuxième et excellent full-length « Judeobeast Assassination », le groupe sera affilié au mouvement néo national socialism. Affiliation qui, d'ailleurs, n'aura rien d'éphémère puisque leur nouveau chanteur, Grimnir Wotansvolk, sera le patron du label Vinland Winds, spécialisé dans le « American National Socialist ». Ceci étant dit, c'est bel et bien la MUSIQUE du groupe qui nous intéresse, laissant soigneusement et sagement les idées politiques, quelqu'elles soient après tout, de côté...
Signé chez Drakkar Productions, le groupe n'aura le temps que de nous sortir un troisième, et dernier, full-length avant que le chanteur meurt dans de mystérieuses circonstances selon les dire de Metalarchives. Vous l'aurez compris, avec seulement 3 albums à leur actif en 13ans de carrière, le groupe a de loin privilégié la qualité: Kosherat en étant la plus belle des illustrations. C'est tout à leur honneur, ça nous change de ces groupes merdiques qui se sentent obliger de nous sortir une galette tous les ans! Le groupe m'étant inconnu, j'ai préféré écouter le reste de leur discographie, du moins ce que j'ai pu me procurer, avant de me lancer dans l'écoute de celui-ci. Soyons honnête, outre l'excellent « Judeobeast Assassination », la musique du groupe ne m'avait pas particulièrement « bouleversé ».
C'est donc mitigé, et surtout curieux, que je me plonge dans ce « Kosherat ». Une écoute me suffira, une écoute pour affirmer que le groupe a ce petit quelque chose de particulier, une sensibilité particulière pour la composition... Véritable bol d'air que celui-ci, leur situation géographique n'est pas, à mon humble avis, sans conséquence. Ça regorge de bonnes idées, remarque d'ailleurs qui pourrait être une critique. On se rend compte, après plusieurs écoutes cette fois-ci, que le groupe pourrait de loin les exploiter plus: certains riffs auraient pu mériter une plus grande place lors du processus de composition, indéniablement. Mais c'est à ça aussi que l'on reconnaît les grands albums, et a fortiori les grands groupes, c'est grâce à cette richesse que GBK se distingue par rapport à bon nombre de groupes! La voix déjà, cette voix si particulière, apporte indéniablement un véritable plus à la musique. Musique d'ailleurs qui, aidée d'une production des plus correctes, nous permet de plonger dans une atmosphère particulière. Difficile d'y mettre des mots, c'est malsain, bien entendu, mais il y a (aussi) autre chose. Prenons par exemple le début de « Vultures Of Misfortune », sans rien dévoiler, je peux vous assurer que bon nombres d'entre vous risquent d'être surpris, même chose pour le morceau « The Tricifixion Of Swine » avec ce magnifique passage (calme) à la guitare sèche, avant que tout ne (ré)explose! C'est du grand, très grand! Constitué de 9 titres, le groupe avec ses (trop?) nombreuses idées met en place différentes facettes dans leur musique. Si ce \"Kosherat\" est bel et bien composé de 9 compositions (effet de style), le cd contient néanmoins 11 pistes, cela s'expliquant avec les reprises de « Doom Generation » et « Holy Shit », morceaux composés à la base par le groupe de RAC Chaos 88 (H huitième lettre de l‘alphabet?!). Je ne connaissais pas les originaux, il me sera donc difficile de vous dire si celles-ci sont fidèles. Deux morceaux cependant qui ne restent pas le moment fort de cette galette, le changement (brutal!) d‘ambiance y étant sûrement pour quelque chose...
En somme, comme dit précédemment en fait, ce disque est une véritable bouffée d'oxygène, bouffée qui d'ailleurs est/sera la bienvenu avant que tout le monde n'y reste pour cause d'asphyxie générale. La créativité est de la partie, et je peux vous assurer que depuis quelques temps, ce n'est pas du luxe! La scène black américaine ne se résume pas qu'à Xasthur et Leviathan. Des formations, tel Grand Belial‘s Key, méritent à nous, européens, toute notre attention...

Précisons, tout de même, que si le groupe mérite bel et bien l'étiquette musicale de « NSBM », à cause (ou grâce) entre autre de son histoire, ce disque, quant à lui, ne contient rien de subversif au niveau des paroles, celles-ci se résumant, sauf erreur de ma part, à une véritable diatribe enflammée envers les religions monothéistes...

Caedes - 8/10