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GravewÜrm : Infernal Minions

GRAVEWÜRM - Infernal Minions

Hells Headbangers Records, 2013

Black Thrash Metal, USA

CD

Le talent ne se mesure ni au nombre d'années ni à la lumière (noire) d'une discographie pléthorique. Prenez par exemple GravewÜrm, le groupuscule compte parmi les dinosaures de la fange extrême US, affichant plus de deux décennies au compteur et des efforts par palettes entières. Cela fait-il pourtant de lui une figure incontournable du Black/Thrash ? La réponse est non malgré une intégrité conjuguée à une authenticité - les deux vont souvent de paire du reste – qu'on ne saurait lui contester expliquant par la même la sympathie qu'il est permis de nourrir à son égard.

Sympathique, sa musique ne l'est pourtant pas vraiment, Black primitif aux confins du Death/Doom, ce qui lui permet de s'accoupler aussi bien avec NUNSLAUGHTER qu'avec SPUN IN DARKNESS, et macérant dans un charnier dégueulasse et Evil garanti première prise, sans fioritures ni kystes mélodiques. Encore que, les gargouillis enroués mis à part, Infernal Minions sonne presque étonnamment sage en comparaison de certains de ses aînés, à commencer par le bordélique Blood Of The Pentagram . Certes assez sinistres, des nappes de claviers viennent même enténébrer quelque uns de ces titres tel que \"Dominator Of Lost Souls\".

Englué dans un tempo plus paresseux que lancinant, le menu ne se révèle toujours pas au final des plus excitants. C'est souvent plat et monotone, rideau de brouillard grésillant et lointain où les guitares sont noyées sous une bouillie épaisse. Quelques accélérations fiévreuses (\"Master Of The Dark\") et un \"Crown Of The Fallen\" flanqué d'un break pesant ne le sauvent que difficilement de l'ennui. Un comble pour un album ne durant que 36 petites minutes ! Leur Black Metal dégorge certes toujours ce stupre malfaisant mais on a connu les Américains plus inspirés sinon plus sauvages. Quand bien même ils n'ont jamais été pris en flagrant délit d'ambition, on n'attendait d'eux (un peu) plus que cet opus bâclé à l'écrin qui lui ne l'est pas, dû à Kam Lee (MASSACRA).

Reste qu'on n'aborde de toute façon pas ce type de productions clairement estampillées Hells Headbangers comme d'autres en cela qu'elles échappent aux considérations habituelles. Ce n'est ni l'originalité ni la technique qui priment ici mais la capacité à restituer l'aura cryptique du mal originel. Ce n'est pas une critique et ceux qui suivent le label comprendront. GravewÜrm y a bien sûr toute sa place.

Childeric Thor - 6/10