Crongrecor, 2009
Heavy Metal, Suède
CD
A elles cinq, elles vous donneront la leçon de votre vie. Hysterica, \"ça crache!\" , se seraient volontiers exclamés les \"Dousseur de Vivre\", l'ersatz de Spinal Tap revisité par les Inconnus. Oui, le quintet suédois d'Hysterica en a dans les tripes, et le prouve avec ce premier album ma foi, plus que comestible, savoureux! Les musiciennes en ont dans le ventre, et elles nous le prouvent en onze titre tous très dynamiques et récréatifs.
Hysterica ne ment pas sur son genre de prédilection. La griffe heavy metal se fait en effet sentir d'entrée de jeu. La maîtrise du rythme, les envolées lyriques des guitares, sans oublier le chant nerveux... Les carottes sont cuites! Au passage, j'insiste sur la voix, élément qui séduira les oreilles métalleuses allergiques aux voix de fausset dont le heavy nous a régalés (disons plutôt empoisonnés). La voix d'Anni de Vil, féminine et enragée, est juste et jamais écoeurante (je jure sous serment qu'une voix peut être génératrice de nausée). La partie instrumentale a comme un air de déjà vu, mais mène honorablement la danse. En même temps, qui aurait aujourd'hui la prétention de réinventer le genre? Les mélodies et le chant restent en tête, et ce n'est pas moi qui irais m'en plaindre! Les riffs, bien que par moments répétitifs, s'enchaînent dans un rythme endiablé et forment un tourbillon qui donne bien envie de s'y donner à fond en concert. Les titres Bless the beast, Metalwar ou encore Pain in the ass en offrent une bonne démonstration, et sont de bels hommages au dieu Maiden.
Le plus fascinant, je trouve, réside dans la capacité d'Hysterica à nous replonger dans les années 80. Metalwar est un album très visuel, finalement, puisqu'il offre, à sa simple écoute, un défilé d'images saturées de nostalgie. Le son m'a transportée en plein tournage de Wayne's world, dans une foule pleine de chevelus permanentés en Levi's, casquette et tee-shirt Eddy collector millésimé 1983. Cliché? Non...
Bref, les filles d'Hysterica n'ont décidément rien à envier à leurs compères masculins. Je dirai même qu'avec une telle poigne, elles ont de quoi défriser un bataillon de téméraires moustachus. Pour mémoire, Hysterica est loin d'être pionnier en matière de heavy 100% féminin. Les pionnières, ce sont les Girlschool, dont les compositions ont touché à l'époque notre bon vieux Lemmy Kilmister, à tel point qu'elles avaient leur place d'honneur lors des tournées de Motorhead. Classe. Il est temps de rallumer la mèche!