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Ic Rex : Vedenjakaja

IC REX - Vedenjakaja

Temple Of Torturous, 2009 / 2011

Black Metal, Finlande

LP

Originellement publié en 2009 sous la bannière Hammer Of Hate, label de bon goût, comme le démontre la présence d'ANAL BLASPHEMY ou de Satanic WARMASTER dans son catalogue, Vedenjakaja , troisième rituel longue durée de Ic Rex, refait parler de lui deux ans plus tard grâce à une version vinyle tardive mais qui a au moins le mérite d'exister, initiative que l'on doit à Temple Of Torturous, dont le récent Bluostar de FYRNASK nous incite depuis à fortement s'intéresser à lui.

Les couleurs primaires occupant une bonne moitié de sa pochette ne doivent surtout pas vous faire croire que l'entité finlandaise, en vérite le one man band du seul Cinatas, entretient un quelconque rapport avec la branche psychédélique de l'art noir. Non, bien au contraire, Ic Rex, fidèle en cela à la philosophie que charrie bien souvent les hordes en provenance du pays des mille lacs, s'inscrit dans un cadre satanique, et luciférien pour être précis.

Cependant, à la différence de la majorité de ses frères de sang, il n'exalte pas l'occultisme et le mysticisme qui lui servent de combustibles par une brutalité exacerbée ou malsaine mais davantage par des touches atmosphériques et des nappes synthétiques chargées d'emphase (\"Näky Hävityksestä\"). De fait, ses compositions déroulent une trame la plupart du temps assez longues, certaines pouvant même tutoyer le quart d'heure et restent dominer par des claviers dont les lignes sont soulignées par des guitares abrasives, lesquels creusent un tracé parfois obsédant (\"Kaukomieli\").

Guidé par un chant en finnois écorché, Vedenjakaja repose sur sept titres, dont un prologue et que cette seconde édition enrichit de deux plages supplémentaires, soit près d'une vingtaine de minutes en plus ! A la rapidité du tempo, registre nénamoins incarné par \"Valolanka\" et \"Kristallipalatsi\", les titres le plus agressifs et le plus effrenés du lot, l'album préfère miser sur les ambiances, qu'il tricote donc avec force claviers et voix de shaman habité par une haine obscure et séculaire. Bien qui cisaillés par endroits par quelques accélérations en forme de coups de boutoir, \"Vedenjakaja\" ou \"Mestarin Ääni\" ouvrent des espaces d'un sombre mysticisme mais qui n'étouffent jamais des oripeaux mélodiques.

Si elle souffre un peu de son caractère artisanal et \"fait à la maison\", l'oeuvre n'est demeure pas moins intéressante car fissurée de vrais éclairs de beauté, une froide et noire beauté.

Childeric hor - 6.5/10