Iced Earth : Horror Show

Après Spawn et les Egyptiens en rut de \"Something Wicked...\", Jo Schaeffer et ses sbires s'attaquent courageusement aux figures fantastiques traditionnelles (Dracula, le fantôme de l'opéra, le père Noel...).Il faut bien en convenir, le concept choisi par Iced Earth pour ce nouvel album est bien moins original que d'ordinaire. Mais fort heureusement, le bon goût, la hargne et la qualité sont toujours au rendez-vous. Propulsée par une impressionnante session rythmique, la musique d'Iced Earth est couillue et riche en émotions, à des années-lumières des niaiseries doucereuses et des réminiscences glam (quelle honte!!!) de certains groupes heavy. L'infatigable Jo Schaeffer assène ses triplettes et ses riffs létaux à une vitesse décourageante (quelle vigueur dans le poignet! Mais comment fait-il? On se le demande, gnark,gnark,gnark...).Et, plus magnifique que jamais, la voix du sieur Barlow nous éblouit par sa polyvalence: gueulantes à la Halford sur \"Wolf\", prosodie hargneuse sur \"Damien\" et chant style feu de camp sur \"Ghost of Freedom\". Iced Earth nous gratifie en outre d'un hommage aux divinités du Métal: la reprise de Transylvania s'insert naturellement dans ce cadre fantastico-métallique, et répond aux fans qui oseraient encore s'interroger sur les influences du groupe (Boney M? Maiden? Franky goes to hollywood?). N'oublions pas l'aspect visuel de cette oeuvre majeure dans la carrière d'Iced Earth: Travy Smith et Greg Capullo font leur travail, avec plus de brio que jamais. L'on regrettera néanmoins la teinte nationaliste des textes de \"Ghost of Freedom\" et la présence de titres aisément oubliables, tels \"Frankenstein\" (bouh!!!). Mais, quoiqu'il en soit, Horror Show surpasse (à mon goût) l'album précédent, par sa cohérence, sa vélocité et l'efficacité de son contenu: difficile de ne pas headbanger comme un sourd à l'écoute de tels hymnes.

Maldoror