Imperium Dekadenz : Procella Vadens

Imperium Dekadenz est annoncé comme faisant parti d'un courant intelligent du black metal, pas forcément intellectualisant et se branlant le chibre, comme arrivent à le faire certains fers de lance de la scène orthodoxe, mais plutôt en essayant de développer des thématiques et des atmosphères sortant des voies toutes tracées, et tellement empruntées, par leurs confrères. Le groupe a de la bouteille, ça se sent dans la maîtrise instrumentale et dans les compos, qui finalement dans leur forme n'empruntent pas tant de chemins de traverse que ça. Toutefois, je rapprocherais leur sens de la mélodie et de l'emphase de leurs compatriotes de SECRETS OF THE MOON, moins expérimentaux et grandiloquents, mais avec cette subtile touche et ce supplément d'âme qui font la différence. Leur black metal bénéficie d'une production excellente, où arrive même surnager la basse, et l'accent est bien mis sur la batterie, même si ce n'est pas ce poste qui est le plus valorisant. En effet c'est plus les guitares qui font la loi avec des riffs massifs et distribuant des accroches imparables ; en incluant quelques passages acoustiques, le duo renforce ses atmosphère baignant de mélancolie et permet de se plonger dans un calme plus introspectif pour repartir de plus belle dans les tourments purement black. Les intros et outros ne m'ont pas paru indispensables, de même que l'espèce d'intermède connoté world music, ils ne sont pas désagréables à l'écoute mais n'apportent rien de plus. An autumn serenade est pour moi la réussite de l'album, résumant l'excellence qui est frôlée par moment dans d'autres titres, mais qui explose ici avec des riffs et des ambiances monstrueux, très bon crescendo avec break acoustique non rébarbatif. Très bon album donc, qui, tout en suivant des sentiers bien définis, arrive à surprendre par sa qualité de riffing et d'ambiance.

Dr Jabuse - 7,5/10