La Horde Noire Webzine metal extrême depuis 2002

Industrial Boudin Mec : IBM

INDUSTRIAL BOUDIN MEC - IBM

Pierre and raph corporation, 2006

Bruit, France

CD-R

IBM, c'est une abréviation signifiant Industrial Business Machine, un fabricant d'ortinateurs.
IBM, c'est donc une entreprise connue oficiant dans l'informatique, pour résumer.
IBM, c'est un style dérivé du black metal, l'Industrial Black Metal.
Mais IBM, c'est avant tout, et c'est également la raison de cette chronique, un two-men-band français.
IBM, c'est donc comme je le disais un two-men-band (je sais très bien que ça n'existe pas et je vous emmerde) composé de deux personnes (logique puisque two veut dire deux, man homme et band groupe en anglais), ‘pierre and raph', pierre au chant, raph à la guitare, et de temps en temps au chant. Pour ce qui est de la batterie? C'est le point faible du groupe, car c'est une batterie éléctronique, des beats de techno quoi (ce qui donne quand même un petit côté « indus BM », ce qui était l'effet recherché)! En gros c'est un « poum poum poum poum » continu sur chaque temps... Mais moi qui, d'habitude, a horreur de ça, je ne sais pas pourquoi mais ça rend très bien sur l'ensemble de la composition.

Passons. J'ai suivi l'élaboration de ce cd (Pierre ne veut pas que ce soit une démo et c'est trop court pour être un album) de 4 titres. Au départ, ce n'était que fouillis de riffs, pourtant bien exécutés, mais sursaturés à cause de l'ampli peu performant utilisé et une batterie éléctronique qui tape le temps (vous ferez tout de même attention à la cymbale en contretemps, apprenez à percer la nuance les rares fois où elle pointe le bout de son nez). Rien d'excellent et d'original me direz-vous, et pourtant on sentait déjà un petit quelque chose qui fait qu'IBM est unique.

Riffs à quatre notes, batterie primaire, donc. Mais, après réunion des deux artistes compositeurs, les parties de voix ont été enregistrées.
Quelle claque ! La voix est à mourir de rire tellement elle est saturée, et les paroles sont absolument incompréhensibles. Mais l'essentiel est là. On remarquera l'absurdité des paroles (Un Peuple, Un Empire, Un Boudin (...) Tu es une grosse merde (...) Va patauger dans ta merde (...), ma maman cuisine très bien (...) j'adore manger, manger et dormir...), toutes criées dans un allemand plus qu'exécrable étant donné que le chanteur n'avait jamais parlé un seul mot d'allemand avant IBM (merci qui pour la traduction?), ce qui rajoute un côté absurde et déjanté à l'ensemble.

Le premier morceau, \"Ein Boudin\" (titre quasi éponyme, donc), est la chose la plus débile qu'il m'ait été donné d'écouter. Avec l'intro, on pourrait croire à quelque chose de construit, mais dès que le chanteur se met en route, ça en devient presque drôle à cause de l'accent. Suivi du cri à rallonge (ah l'informatique, quelle belle invention) qui couvre le thème principal de la guitare. Après une petite trentaine de secondes de cri (!), une petite partie calme pour se détendre avant le grand saut dans la brutalité avec une guitare presque pas saturée, lente, et un joli cœur chanté presque juste en fond. Puis c'est du bourrin sans interruption pendant à peu près tout le reste du morceau, les riffs de guitare changent trois fois et s'alternent, les paroles défilent entre quelques menus breaks instrumentaux... Quant à la basse (car oui il arrive que Raph ait la présence d'esprit d'en mettre), il s'agit tout simplement d'une partie de guitare moins saturée et plus simple, ça paraît inutile mais ça renforce quand même bien le son. En résumé, 9 minutes 30 secondes (approximativement) de brutalité. Magistral.

Numéro 2 : \"Conspiration From The Past\"... 11 minutes et des patates...
Ca commence... Des crépitements résonnant au loin... Un bruit de vent... Des bruitages bizarres... Puis un rythme régulier, du beat... Un court instant de pause... Une note de violon (ou violoncelle)... Elle ne s'arrête pas... Le beat reprend... Une cloche résonne au loin... Toujours la note... Elle change, plus aigu... Des bruits de vent, toujours les mêmes... Ca dure, ça dure... Un bruit aigu qui fait mal aux oreilles... Et là ! Une guitare ! Enfin ! 3 minutes 20 sans guitare ! Pas de satutions... Juste un air qui résonne, comme le reste... Puis une deuxième qui rentre, un peu saturée... Le crescendo ! Le crescendo ! Soudain, un énorme bruit de vent, un mélange d'aspiration, de vent, assez bizarre... Stop ! La tenue reprend, à côté de la guitare plus saturée... Et enfin du beat, oui ! Comme d'habitude, sur les temps avec un peu de double pédale... Ca s'arrête. Et les crépitements reprennent, accompagnés de ce qu'on pourrait prendre pour des moines qui chantent... Et du piano ! Mais qu'est-ce qu'il fout là lui ! Et c'est comme ça jusqu'à la fin, les moines, le piano, et un coup de flûte pour la route ! Vous l'aurez compris, ce morceau est un sorte d'ambiant, mais ça n'a rien à voir avec ce que j'ai pu écouter jusqu'ici ! L'air de piano est un peu mélancolique, ça donne quelque chose de « spécial » à l'ensemble. Et à la fin, ô surprise ! Des percussions rentrent, plus une espèce de violon un peu « folk » ! On aura tout vu... On termine en beauté avec la guitare qui reprend son air « rentre-dedans », car elle ne fait que jouer sur les temps ou presque ! Pareille pour la batterie... Le son baisse, on est encore déboussolé par ça. Ouarf j'adore !

\"Hitler Was A Jew\", ou \"Ein Boudin\" en pire. Avec l'intro de piano plutôt calme, reposante (mais rien à voir avec l'ambiant, attention à la nuance !), on aurait pu croire à quelque chose de normal, mais il faut croire que la ‘pierre and raph corporation' ne fait pas dans la dentelle. L'intro, relativement courte (25 secondes environ), s'enchaîne parfaitement avec le riff assassin qu'on se prend dans la gueule durant la quasi totalité du morceau. Ca plus le beat qui tape le temps, plus la cymbale qui fait les doubles croches (très rapide, donc, vu le tempo du morceau) c'est insoutenable, mais on a carrément droit au deux couches de beuglements qui pourraient être criées par un gnou ivre mort qu'on ne verrait pas la différence. Deux riffs, du beat et des cris et c'est tout. Pas d'outro, du bourrin du début à la fin. Ah si, des cris d'alien déformés à la fin. Et c'est du bon. Rien d'autre à dire, en plus le son est relativement bon. 3 minutes 50 de bonheur.

Et hop le final, le final ! On attends que ça ! Et donc, pour nous gâter, la ‘pierre and raph corporation' a la plaisir de nous offrir anéantissement. Riff de guitare pas trop bourrin, beat qui tape le temps un mesure sur deux... Rien de spécial ? Si ! Les voix ! Je n'avais jamais entendu personne imiter des beuglements de vaches qui se fait amputée, eh bien ces tarés l'ont fait. Double pédale pour la fin, avec un « cri » (si on peut appeler ce truc un cri) et un espèce de truc horrible à la guitare, histoire de défoncer les cordes. 45 secondes magnifiques, à pisser de rire.

En termes général, on pourrait qualifier IBM de « destroy indus BM à tendances bourrinage abrutissant ». Et c'est tout ce que j'attendais. Vous avez une envie de meutre ? Ou vous voulez juste vous marrer un bon coup ? Alors écoutez IBM, 25 minutes et 33 secondes (pour être exact) de connerie à l'état pur. À part Conspiration From The Past qui sort un peu du lot (même beaucoup), c'est globalement la même chose pendant tout le Cd. Pour notre plus grand plaisir. La pochette, quant à elle, représente bien l'esprit du groupe, puisque nous avons droit à un soldat nazi qui éxécute un nounours devant une épicerie. Ouarf.

Pour contacter Pierre si l'envie de vous l'acheter vous prend : pierreherfeld@hotmail.fr
prix : 3€33 fdp non compris

Déjection avariée - 8,5/10