Firebox, 2007
Doom Death Metal atmosphérique, Australie
Album CD
Au premier abord, je dois avouer que Insomnius Dei ne m'inspirait pas beaucoup, avec une pochette qui pourrait faire penser à celles de Khöld, et un trop grand nombre de sorties doom actuellement, notamment sur Firebox qui enchaîne les sorties... Je m'attendais donc à un nouveau groupe parmi d'autres, pourtant le duo qui constitue Insomnius Dei a déjà de l'expérience dans la sphère du doom, Mark Kelson, à l'origine du projet, qui s'occupe des compositions, des guitares, de la batterie et du synthé, a joué entre 1997 et 1999 au sein du groupe mythique de doom australien PARAMAECIUM, et les deux font également partie de THE ETERNAL , également sur Firebox, du gothic metal comme son nom l'indique très connoté Paradise Lost (celui du retour), fondé sur les cendres de Cryptal Darkness qui a vu passé plusieurs musiciens de Paramaecium en son sein.
Mais ici Mark et Terry inversent les rôles, Mark délaisse son chant clair, ne se cantonnant qu'à des backing vocals, et cède la place à Teddy, également à la basse, pour un chant plus guttural, celui-ci étant passé par des formations de metal plus extrêmes, étant notamment dans Oder of Chaos, mais un chant bien placé, pas trop en avant. Le duo décrit sa musique comme une rencontre entre Pink Floyd et le death metal; bon on va dire que cela se fait depuis nombreuses années, que cela a été testé et approuvé, l'approche n'a donc rien d'original et la conciliation rien d'impossible, mais on devine donc à juste titre qu'il s'agit de doom/death ce qui ouvre de larges possibilités, confirmant ainsi le besoin actuel de certains groupes de gothic metal d'avoir un à côté plus extrême à leur musique habituellement plus accessible (pensons à Draconian avec Doom:Vs, à Yearning avec Colosseum, à Beyond The Void avec Worship), et de retourner ainsi aux sources.
Difficile aujourd'hui de définir son doom, le style s'étant dispersé en de nombreux courants depuis quelques années, mais le doom de Insomnius Dei puise largement dans la vague doom des 90's, celle du doom/death atmosphérique dont est issue PARAMAECIUM, avec toutefois les acquis du temps, d'une part la disparition totale des parties death et de furies (pas comme My Dying Bride), et l'apparition de sonorités rapides et mélodiques à la KATATONIA comme l'illustre \"Terminal\" qui fait un peu écho à \"Brave\", qui se mélangent ainsi à des sonorités rappelant bien le gothic/doom du PARADISE LOST des 90's et aux longues mélodies mélancoliques typique du style. Par-contre Insomnius Dei, malgré l'adjectif \"ambient\" qu'il s'accole, ne fait nullement dans les nouvelles mouvances du doom qui flirtent grandement soit avec le dark atmospheric (Shape of Despair) soit avec l'ambient (comme Until Death Overtakes Me ou Torture Wheel) donc ni dans des sonorités fortement éthérées ni dans l'usage marqué de synthés, et ne fait pas non plus dans la course à la lourdeur, à la lenteur et à l'extrême, son doom étant finalement bien aéré, pas monotone ni oppressant, toujours très mélodique et émotionnel. Digne hériter du doom death atmosphérique, Insomnius Dei ne sonne pas pour autant comme dépassé ou comme réchauffé, mais fait bien honneur au doom/death atmosphérique en l'actualisant humblement sans aucunement le révolutionner ni repousser des limites, avec de bonnes mélodies mélancoliques et beaucoup d'émotions; cet album se révèle donc un bon album qui rappelle qu'il y a toute une scène doom en Australie.