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John Gallow : Violet Dreams

JOHN GALLOW - Violet Dreams

I, Voidhanger Records, 2014

Doom Metal, USA

CD

Le 'w' à la fin de 'Gallow' ne doit bien entendu pas vous abuser, il s'agit bien de John Gallo, guitariste et accessoirement leader de BLIZARO, ORODRUIN et CRUCIFIST. Si, eu égard au talent du bonhomme, activiste de la chapelle Doom, la mise en branle de ce nouveau projet ne peut qu'être accueilli avec enthousiasme, il est quand même permis de se demander pourquoi un musicien qui fait déjà ce qu'il veut ailleurs, trouve encore le besoin de graver un essai en solitaire.

A l'écoute de Violet Dreams , la réponse ne saute pas aux oreilles puisque John Gallo ne s'éloigne pas (trop) du rivage sabbathien si cher à son coeur, cependant que ses lignes vocales, 'ozziesque' au possible, viennent souligner l'évidente parenté avec ses autres projets. Finalement, la raison d'être de cette nouvelle entité tient peut-être justement dans sa nature même, jardin secret d'un artiste complet qui a tenu à rester cette fois-ci seul.

Du coup, l'oeuvre se pare d'une dimension extrêmement personnelle, quasi cathartique, voyage onirique aussi coloré qu'halluciné. John Gallow, avec un 'w' donc, est pour le multi-instrumentiste, une manière d'alter-égo, de double complémentaire explorant, fouillant les replis les plus énigmatiques de son intimité. Violet Dreams convoque les deux principales influences de l'Américain, le Sabbat noir d'un côté, la scène prog-doom italienne de l'autre et notamment Paul Chain.

Habillée d'un très bel artwork signé Costin Chioreanu, l'offrande, selon l'habitude de son auteur, se révèle de prime abord difficile à avaler, machin pas toujours digeste de plus de 60 minutes au jus qu'il est tentant de ne pas terminer. De ces quatorze titres (!), émergent en premier lieu les pistes les plus courtes, respirations instrumentales pleine de beauté, à l'image de \"Ancient Tears\", perle ambient empreinte d'une douce tristesse, ou bien encore \"Part Ways\" où la guitare du maître des lieux sue un feeling déchirant.

Puis, peu à peu, dans le sillage de ces joyaux isolés, l'album dévoile toute sa valeur intime, nichée dans les compositions les plus atmosphériques (\"Turn Sides\") ou (forcément) les plus plombées, telles que les très sabbathiens \"Dark Travellers\" et \"Maelstrom Of Consciousness\", autant de geysers baroques qui n'entament toutefois pas l'impression que le menu aurait gagné à être quelque peu délesté, quitte à en garder pour plus tard.

C'est un peu comme si John Gallo avait tenu à remplir au maximum cette rondelle aux allures de pavé qui bourgeonne de partout, fouillis de morceaux entremêlés... Un peu comme un rêve au final, ce que l'album entend être justement...

Childeric Thor - 7/10