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Korrosiah : The Specter

KORROSIAH - The Specter

M & O Music, 2016

Thrash metal, France

Album CD

Né en 2005, ce groupe originaire de Saint-Etienne possède déjà une démo et un album à son actif qui ont été chacun bien salués par la presse musicale souterraine. Et leur dernier né, baptisé The Specter, constitue à mes yeux une étape importante pour leur carrière. Autant dire qu’avec Korrosiah, l’auditeur fan de thrash metal aura ce qu’il veut, c’est-à-dire dire du bon thrash metal. Au moyen de dix brûlots (hors intro) de très bonne tenue, les quatre Stéphanois réaniment non seulement les grands noms US des années 1980, mais leur insufflent une indispensable touche de modernité. En effet, si Korrosiah ne semble pas là pour commémorer, les rythmiques bien enlevées et les envolées de soli abrasives rappelleront immanquablement le génie des (old) Metallica, Megadeth, Anthrax, voire d’un Judas Priest époque Painkiller. Leur sens aigu de la mélodie, bien conjugué avec des rythmiques bulldozer bien senties montrent la finesse et la technicité de chaque guitariste. Cette créativité accroche donc bien l’oreille de l’auditeur, sans toutefois perdre de vue l’essentiel : la brutalité des compos ! D’ailleurs, la pochette un peu kitsch (avec son spectre me rappelant un vieux Testament) est probablement un clin d’œil à cette époque bénie du thrash made in USA. Mais ce qui fait la différence avec cette époque, c’est la voix gutturale bien thrash / death du bassiste qui arrache tout au passage, et qui est portée par une section rythmique haletante. Le groupe rappelle en cela d’autres génies français du métal extrême français repoussant chacun à leur sauce les limites du style tels que No Return, Imperial ou encore Loudblast. Enfin, la production soignée, avec la dose de grain clair nécessaire aux guitares thrash donne une belle cohérence sonore à l’ensemble. Notons que l’excellent titre quatre de l’album (The Grapes of Wrath) possède son clip, à voir sur le site du groupe sans modération tant il est très soigné. En conclusion, Korrosiah ne prétend pas réinventer un style déjà largement exploré depuis trois décennies, mais il a sans conteste gagné la patente pour l’exercer pleinement sur scène et dans les bacs des disquaires. A suivre de très près.

 

Autocratôr - 09/10