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Les Sales Majestés : Le Feu

Destroy Keupon Production, 2023

Punkcore, France

Album CD

Après une pause COVID-19 de quatre années, les punks des Sales Majestés (« LSM » pour les intimes) sortent du squat et lâchent les chiens, et autant dire qu’ils sont (toujours) en colère contre la société actuelle ! En effet, depuis 1981, ce gang à crête parisien vomit la société et prône l’anarchie à coups de riffs agressifs et de textes très directs. Quarante-deux ans plus tard, mené par leur vétéran Yves (guitare/chant), ils n’ont pas pris une ride, bien au contraire !

Ce 9e album représente une somptueuse bombe sonore, confirmant ainsi le tournant metalcore pris par la précédente galette Overdose sortie en 2019. La set list attaque avec un « Fuck the system » d’anthologie, pied au plancher, pour finir 25 minutes plus tard sans aucun temps mort ni remplissage. Sur une base punk typique à trois accords par riff, le quatuor a mangé du lion et pondu dix titres ultra-rapides de moins de 3 minutes chacun : ils sont décochés dans notre gueule, avec un gros son, produit par un membre de Mass Hysteria, qui donne à l’ensemble un côté massif.

L’esprit des SOD et autre DRI, qui faisaient déjà le lien entre punk et métal, n’est pas très loin. Le line-up dans sa configuration fixe depuis 2015 explique cela. À la guitare, Fred, un musicien issu de la scène métal (et remplacé juste après la sortie de l’album), a apporté du sang neuf. Les lignes de basse de Jérôme sont bien mises en valeur, d’autant qu’elles ne se contentent pas de suivre bêtement la guitare. Les textes, toujours aussi revendicatifs, sont portés par la voix de Yves, qui remplace son frère jumeau Arno Future au micro. Là aussi, on y a gagné au change : exit la voix un peu trop nazillarde pour un chant plus précis et très bien produit. Notons ici l’apparition de Kemar, chanteur des No One Is Innocent sur le 3e titre.

En réalité, Yves était déjà le parolier du groupe, et il nous offre dans cet opus les thématiques typiques du punk : critique de la guerre (« Petit soldat », « A l’Est »), rejet de la politique (« Trop de bla bla », « Tous des putes »), dénonciation du capitalisme (« Oligarchie », « Inflation », « Marchands d’armes »), cri du cœur écologique (« Les humains ») et appel à la rébellion (« Fuck the system », « Le Feu »). Enfin, l’artwork aux tons rouge/orange de la pochette résume bien le contenu de ce skeud, qui est une excellente surprise : une flamme infernale !

Autocratôr - 10/10