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Les Sheriff : Grand bombardement tardif

Kicking Records, 2021

Punk Rock, France

Album CD

La conquête de l‘ouest peut enfin reprendre, Les Sheriff se sont reformés ! Après une (trop) longue pause de 22 années, les pistoléros montpelliérains dégainent (enfin) un huitième album studio en 2021. Certes, le gang était remonté dès juin 2012 sur les planches pour tester le public. Certes, avoir brillé sur la scène punk/rock alternative française de 1984 à 1999 aux cotés de la Mano Negra, Parabellum, Ludwig von 88, OTH et Béruriers Noirs, ce fut glorieux. Mais avoir toujours la pêche au XXIe siècle était une autre affaire. Une série de concerts de Montpellier au Hellfest, en passant par le Québec, confirme que le retour est une réussite.

Les « Ramones français », forts d’un changement de line-up à la batterie et à la guitare, sortent un album qui renoue totalement avec les belles années : Grand bombardement tardif est un pur produit estampillé « Sheriff ». Aune trace d’essoufflement ni d’évolution hasardeuse sous couvert de modernité : que du punk/rock chauffé à blanc, énergique et humoristique, comme l’a toujours fait ce gang. Musicalement, les riffs plombés de guitares sont toujours aussi bien trouvés, à la fois simples, variés et efficaces, le chant et les chœurs mémorisables sont hyper-entrainants, et ça tape fort derrière en section rythmique basse/batterie. Bref, cette rondelle recèle de la zique énergique et pêchue, aux titres taillés pour cette scène que le groupe affectionne (pas moins de quatre CD lives à leur actif).

Mais n’oublions pas les textes, qui abordent les thématiques chères à Olivier, le hurleur-en-chef : le rock’n’roll, bien sûr (« Du r’n’roll dans ma bagnole », « Requiem 5 étoiles », « Tailler du caillou »), une légère pointe de chauvinisme austral (« A Montpellier », « Soleil de plomb »), mais aussi l’immuable menace nucléaire (titre éponyme) et cette fois beaucoup d’introspection, entre  misanthropie (« Loin du chaos », « Pas de contact »), et nostalgie (« Enfants du passé », « Le temps est élastique », « Ma lumière »), toujours avec ce fabuleux second degré qui fait depuis toujours le charme de leurs lyrics.

Pas de surprise, que du tout bon, du rock shériffien sans temps mort, bien chauffé au soleil du Sud. Fans du groupe, je vous le dit : foncez sur cette galette les yeux fermés !

Autocratôr - 10/10