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Lights Of Vimana : Neopolis

Duckstone, 2025

Doom atmosphérique, Italie / Belgique / USA

Album CD

Montage italo-américano-belge, Lights Of Vimana réunit Riccardo Conforti (Void Of Silence), Jeremy Lewis (Mesmur, Pantheist) et Déhà dont on ne compte plus le nombre de projets capables de remplir à eux seuls le Botin. De ces grands noms, c’est surtout l’Italien qui éveille l’intérêt. Non pas que la présence des deux autres soit à négliger, bien au contraire mais voir Conforti enfin de retour après sept ans d’absence discographique suffit déjà à rendre indispensable "Neopolis". Evidemment, nous aurions préféré à sa place un nouvel album de Void Of Silence dont "The Sky Over" (2018) demeure non seulement le chef-d'œuvre mais surtout un pur joyau de (funeral) doom électronique et tragique.

Ne boudons toutefois pas notre plaisir à l’écoute de ce galop d’essai qui tient toutes les promesses suscitées par son brillant casting. D’autant plus qu’il y a quand même un peu du Void Of Silence dernière période dans "Neopolis", lequel porte incontestablement la signature de Conforti dont on reconnaît le pinceau mélancoliques de nappes de claviers froides et hantées (‘Endure’) et cette écriture tout en emphase cinématographique. A ce titre, il n’est pas anodin que le trio cite Hans Zimmer comme principale influence, ainsi que Porcupine Tree ou My Dying Bride, qui elles se révèlent moins évidentes, encore que le chant de Déhà tour à tour clair ou ténébreux qui peut évoquer l’un ou l’autre.

Saluons d’ailleurs la performance du stakhanoviste belge, particulièrement dans ce registre plus mélodique étonnant pour lui, mais qui ne l’exonère pas d’une grande force dramatique. Un chant féminin aussi discret que spectral surgit parfois des limbes pour un résultat superbe (‘Real’). Si les synthétiseurs de l’Italien (qui assure également les parties de batterie) forment le socle ambient et électronique de compositions à l’architecture étirée, la guitare de Jeremy Lewis livre en arrière plan un beau travail, pointilliste voire intimiste (l’instrumental ‘Neopolis’). De cet ensemble à la fois massif et éthéré, se hissent l’inaugural ‘Nowhere’, peut-être parce qu’il s’agit du titre le plus proche de Void Of Silence, en plus lumineux cependant et, à l’autre bout, ‘Remember Me’ dont la tension soutenue est atténuée par de délicates lueurs orchestrales.

Moins monumental et bouleversant que "The Sky Over", "Neopolis" séduit toutefois par sa qualité d’écriture et d’exécution d’une belle pureté, écrin d’une douce tristesse d’un doom atmosphérique aux élans cinématiques. Reste à savoir si ce premier album de Lights Of Vimana ne sera pas qu’un one shot, ce qui est à craindre du fait de l'emploi du temps plus que chargé de certains de ses membres. Le groupe mérite pourtant de survivre à cet essai remarquable à bien des égards. 

Childeric Thor - 7.5/10