Thundering Records, 2008
Hardcore, France
CD
Lorsque je vais fouiner dans les bacs à occasion des librairies, je vais plutôt du côté des livres. Même s'il y a des CD, je n'y vais guère. Pourquoi ? Parce que, la plupart du temps, ces CDs appartiennent à des genres un peu trop grand public ou has-been : rap, pop, compilations qui dégorgeaient des bacs de la FNAC quelques mois avant ; parfois un peu de jazz...
Un jour, pourtant, j'y suis allé. M'étant levé du bon pied, je me suis décidé à jeter un oeil du côté des galettes. Parmi elles, de la techno, de la pop... et un boîtier aux images noires qui faisait vaguement penser à du metal. Vous n'imaginez pas combien il est difficile d'en trouver dans ces foutus rayons occase. Evidemment, j'ai pris le CD. Ce serait la surprise du jour.
L'album que j'ai trouvé est en fait le premier full-lenght de Livarkahil, un groupe de hardcore parisien. Il est sorti l'année dernière, en septembre 2009. Groupe modeste, donc, mais pas trop : ils ont joué avec Dagoba dans des live et fait quelques dates en France.
Derrière la galette, sous le support cristal, se dissimulent les membres du groupe - cinq coreux en débardeur, dont quatre avec un bouc et un beau représentant de la France de demain qu'on croirait sorti d'un boys-band. Bon, c'est du hardcore aussi. Une petite introduction, agréable et sobre, nous met dans l'ambiance : mélange de synthé et de téléphone portable, interrompu par un hurlement qui introduit les premiers riffs et blast beats.
Il y a des grosses guitares, une batterie aux tempos survoltés juste ce qu'il faut. Quelques rythmes lourds qui viennent ponctuer des titres bien rapides. Les breaks sont un peu techniques, bien joués, même si je trouve la batterie un peu surmixée par rapport à la gratte. Des passages calmes, plutôt bien dosés. Le chant est correct, malgré un accent français pas forcément génial vu que les lyrics sont en anglais (signalons néanmoins que le chanteur s'améliore là-dessus au fil des titres).
Rien de très neuf, à vrai dire, mais c'est assez \"core\" pour être plaisant. Sans arriver au niveau de Dagoba, le groupe se débrouille pas trop mal. En fait, c'est plutôt moyen, surtout les paroles où vous trouverez du \"fuck\" trois fois par titre. La première moitié du CD se laisse écouter avec sympathie : \"In nomine Dei\" avec des riffs bien speed, \"Be my plastic queen\" énervée comme il faut, \"Falling gods\" avec un refrain un peu grogné... la seconde lasse un peu. Hormis \"Forgotten Tales\" qui joue suffisamment sur les tempos pour être accrocheur, ça se répète trop. Si Firt act of violence se laisse tout à fait écouter plusieurs fois, ce n'est pas immédiatement à la suite.
Souhaitons donc bon courage aux coreux de Livarkahil pour continuer leur route, avec, espérons-le, des titres un peu plus originaux pour le futur. Pour les inconditionnels du genre, je vous le conseille, vous y trouverez sans doute ce que vous attendez. D'ici là, une question me taraude l'esprit. Au dos du livret figure une citation de Georges Franju, \" La violence n'est pas le but, la violence est le moyen. \" En l'occurence, le moyen pour quoi ?