Black Pandemie Production, 2022
Black Metal, France
Demo CD
S'il parvient à nos (plus si) chastes oreilles en cet été 2023, le fait est que Les prédicateurs de la mort n'est pas tout neuf, puisque publié à l'origine il y a un an par le même Black Pandemie Production, sous la forme de la bonne vieille cassette des familles qui se prête tout naturellement à son contenu cryptique et sinistre à souhait. Davantage sans doute qu'en version digital ou CD à laquelle il a droit aujourd'hui. Ca a moins de gueule, c'est certain. Mais cette nouvelle édition, même dans un format qui lui sied moins, a cependant le mérite de nous faire (re)découvrir cette démo dont la tape est désormais épuisée.
Quand celle-ci a vu la nuit en avril 2022, aucune info ne circulait au sujet de Maudits. Le livret garnissant le compact-disc ne nous en apprend pas plus, c'est-à-dire rien du tout. Ni nom ni crédit si ce n'est pas la face de goule en guise de pochette. Est-ce un one-man band comme il en pullule dans le black metal ? Probablement mais derrière ce projet peut très bien se cacher également quelque chose qui n'est pas humain. Une créature de la nuit. De nos nuits, tourmentées, torturées. Il est légitimement permis de le penser à l'écoute de cette courte hostie au son effroyable d'un cercueil qu'on griffe. Le chant (?) est inaudible, borborygmes écorchés, vomis des tréfonds de l'enfer par une bête recluse, repue de toutes les âmes qu'elle a ruminées. Tout y est déglingué, chaotique, grouillant sous une épaisse brume qu'aucune beauté ni espoir ne parviennent jamais à filtrer.
Cette petite vingtaine de minutes stridentes file très vite, le tempo à l'avenant même si de brusques cassures en freinent la reptation haineuse et qu'on ressente presque parfois l'envie de taper du pied. Nous pourrions nous lancer dans une description de chacun des quatre titres qui composent Les prédicateurs de la mort mais cela ne présenterait aucun intérêt tant cette démo a quelque chose d'une bouillie, bile noire qui se doit d'être avalée d'un trait, comme une rasade de mauvais vin (de messe). De cette masse hurlante irradie une noirceur obscure et coagulée, miasmes de nos tourments les plus honteux, les plus inavouables. Il faut l'absorber comme elle est, dans toute sa laideur dont les remugles sonores confinent pourtant à une forme de transe aussi hypnotique que maladive. En un mot : culte !