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Metallica : St Anger

METALLICA - St Anger

Vertigo, 2003

Thrash metal, USA

Album CD

Je ne passerai pas par quatre chemins : cet album est minable. Déjà que je n'aime pas beaucoup l'œuvre de Metallica en général (d'accord, c'est un des premiers groupes de thrash, mais ça vaut pas un bon MEGADETH fichtre !), mais là ils dépassent les bornes. Leurs albums étant tous dénués de changement les uns par rapport aux autres (jusqu'à celui-ci), je m'attendais à une quelconque innovation de leur part. Et j'ai été servi ! Non pas que ce soit positif, mais un au moins quelque chose de nouveau à se mettre sous la dent... Car du thrash metal on est passé à ... un espèce de pseudo – metalcore, ce qui est encore pire que du metalcore à proprement parler. Car les groupes de ce genre ont au moins le mérite d'avoir trouvé un style ; ce qui n'est visiblement pas le cas de St Anger qui oscille entre metalcore insupportable et thrash chiant au possible et dénué d'innovation.

Metallica aurait pu s'arrêter au lieu de sortir ça, le groupe ayant fait déjà largement assez de bénéfices pour ne plus travailler jusqu'à la fin de ses jours (même plus) et splitter, conservant dans la foulée son statut de groupe mythique (qui n'est à mon avis pas amplement mérité) ; mais il a décidé d'entamer une descente dans la fosse sceptique (qui n'est d'ailleurs toujours pas terminée à l'heure où j'écris) qui débute avec Load et ReLoad

Les compos sont nulles, certes. De ce côté-là, on est d'accord (ça peut arriver de manquer un peu de goût, j'en sais quelque chose, mais de là à aimer, faut pas pousser mémé dans les orties). Si on réfléchit un peu, en nous livrant des compos de merde, il aurait pu y avoir des efforts au niveau de la production, histoire de compenser. Donc ............. La prod est à chier ! Merde, c'est du foutage de gueule, une prod aussi pourrie pour un groupe qui gagne autant de pognon ! Commençons par ce qui consiste la base d'un morceau de thrash : la batterie (j'aurais pu choisir la basse ça marche aussi, mais c'est dur de parler de quelque chose que l'on n'entend pas...). Oh ma doue (comme dirait l'autre) ! Quelle horreur ! La caisse claire est insupportable (imaginez un gros ‘boum' dissonant sur chaque temps...), les coups de grosse caisse (quand on arrive à les entendre dans le gros bordel qu'est cet album) ressemblent à un énorme machin informe qui s'écrase tel une omelette flasque faisant un piqué sur un bloc de ciment mou, et il n'y aucune différence entre les cymbales qui sont toutes aussi moches les unes que les autres. La guitare est un vrombissement incessant qui, au lieu de décrasser les esgourdes, les explose de par son informité. La basse ne sert à rien, mis à part renforcer l'aspect ‘bruit informe'. Quant à James Hetfield, il pourrait fermer sa gueule que les compos n'en sortiraient que mieux.

Pour l'instant ça ne vole pas très haut (je ne comprends d'ailleurs toujours pas pourquoi je continue à écouter ça, l'âme du chroniqueur peut-être), et cette impression se confirme au fil des morceaux Mais ils se partagent quand même en deux parties bien distinctes :

Les morceaux nullach' (oh j'ai dit un gros mot) et les morceaux qui peuvent encore s'écouter (même si ils ne rivalisent pas d'originalité et d'efficacité).
Dans la première catégorie, on peut citer, sans ordre de nullité excrémentielle :
-'St Anger', chiant comme c'est pas permi. On notera aussi le refrain néo-métal horripilant au possible.
-'Dirty Window', voix insupportable, batterie insupportable, et, je me répète, ennuyeux à mourir.
-'Invisible Kid', répétitif, basé sur deux riffs de guitare et une ligne de basse.
-'Shoot Me Again', finalement pas si mal que ça, mais on s'ennuie au bout de 3 minutes. Comme dans la plupart des morceaux, beaucoup trop de longueurs (c'est moi ou tous les morceaux font plus de 6 minutes ?)
-'The Unnamed Feeling', beaucoup trop long et toujours aussi ennuyeux.
-'All Within My Hands', brouillon et, encore une fois, beaucoup trop long.
Dans la deuxième catégorie, pas grand-chose. 'Frantic', 'Some Kind Of Monster' (le seul morceau long qui n'a pas l'étonnante faculté d'endormir son auditeur), 'My World', 'Sweet Amber' et 'Purify'. Vous remarquerez que tous ces morceaux font près de 5 minutes, temps limite avant que le pauvre fan déçu de Metallica ne tombe de sommeil.
En gros, 5 morceaux sur 11 méritent l'intérêt. Les autres sont soporifiques au possible.

En plus d'avoir pondu un album pourri, Metallica a fait un clip par morceau (tous disponibles sur le site officiel), tous aussi médiocres les uns que les autres. Les seuls dont je me rappelle sont les deux premiers, à savoir 'Frantic' et 'St Anger'. Ces deux clips rivalisent de nullité. Dans l'un, on suit la journée d'un monsieur qui n'a pas l'air dans son assiette et qui finit par s'exploser la tronche en voiture (si le gouvernement fait tout un tas de campagnes publicitaires pour dire que téléphoner au volant n'est pas bien, c'est pas pour rien jeunesse ingrate et irresponsable. Non mais franchement, ça a 18 ans, ça passe son permis, ça provoque tout un tas d'accidents, ça met même pas d'autocollant A sur sa bagnole, ça se gare n'importe comment et après ça s'étonne qu'on ne leur donne pas de boulot... non mais je vous jure hein. Bref, chut). Dans l'autre, on voit Metallica qui joue en live dans une prison haute sécurité, et en prime on a droit à la vie des détenus. Passionant. (Non, je rigole. Quel humour.)

Voilà, vous savez tout sur ce nouvel album absolument pas génial de Metallica, groupe absolument pas génial qui a su nous au fil de cette dernière décennie des albums tous aussi absolument pas génialsaux. A ne pas posséder. Sous aucun prétexte. Sauf si vous devez caler le meuble de Tata Yvonne qui est tout déglingé (à force de baiser dessus! non mais Tata Yvonne!)

DOD - 2,5/10 (en

Le nouveau Metallica?. Un non-événement, me direz-vous ! Il est vrai que ce groupe de thrash metal US, cultissime entre 1983 et 1990 a énormément déçu son public depuis, en sombrant dans la pop métal de merde à son retour en 1996, devenant ainsi des rocks-stars ! La trahison ultime, pour tous ceux qui ont cru en Metallica, qui ont appris à jouer leur 1ers riffs de gratte avec Metallica, qui se sont beurrés la gueule moult fois sur du Metallica, qui se sont parfois même dépucelés à l'écoute de Metallica (Eh oui) ! C'était toute une vision du métal et d'un certain style de vie qui venait de se faner ! Les ultra-puristes argueront même de la déliquescence du groupe entamée dès la mort du dieu bassiste Cliff Burton en 1988 ? Bref ! Aucun groupe de métal n'aura jamais autant vendu d'album (85 millions à ce jour, devant Madonna et Britney Spears !), n'aura jamais fait couler autant d'encre, et aussi? n'aura jamais tourner sa veste à ce point ! Eh bien, chers lecteurs, le feuilleton Metallica n'est point terminé !!! Avec l'arrivée d'un nouveau bassiste, le groupe prend (encore) une nouvelle direction, qui n'est pas la pire, d'ailleurs : 11 titres plutôt thrash faisant penser à un salutaire retour aux sources : rythmiques bourrines, batterie rageuse (avec un bon gros son !) et rapide, nombreux breaks basse, voix enragée des débuts ; mais tout cela sonne un peu cru, trop \" moderne \" à mon avis: nombreux passages \" zébrés \" à la Slipknot ou Meshuggah, tempi hachés et cassés, avec des rythmiques trop basiques et répétitives à la longue : il manque la flamme, la richesse et la finesse de la grande époque : ici, plus de soli, pas de guitares qui se complètent et se répondent comme dans les '80 ; sur \" st Anger \", Metallica va à l'essentiel et privilégie avant tout la brutalité : les four horsemen se foutent une fois de plus de ses fans \" nouvelle génération \" (vous avez aimé \" Doab \" et \" Re-doab \" ? Bien fait pour votre gueule !!!) et semblent finalement se faire bien plaisir. Un album bien à part, qui porte bien son nom et qui pourrait intéresser certains thrasheurs en quête de nouvelles sonorités !

Autocrator - 3/10