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Midnight : Complete And Total Hell

MIDNIGHT - Complete And Total Hell

Hells Headbangers, 2012

Speed/Black Metal, USA

CD

Alors qu'il a vu la nuit il y a bientôt dix ans, dégueulant entre 2003 et 2010 une flopée de splits partagés avec quelques figures cultes de l'underground cradingue (ABIGAIL, NUNSLAUGHTER...), démos et autres EP soit la cartouchière habituelle des hordes noires de seconde zone, nombreux (façon de parler) sont ceux à avoir découvert Midnight avec sa première giclée longue durée, Satanic Royalty , qui se sera fait désirée.

Quoi de plus naturel alors que de vouloir se plonger dans le Back catalogue de ce qui n'était au départ qu'un one-man band, celui de Athenar (aka Jamie Walters) dont une poignée de doomeux se souviendront peut-être qu'il a tenu la basse chez ABDULLAH, HANGNAIL et la batterie chez THE GATES OF SLUMBER ? Ca tombe bien puisque c'est la quasi totalité (manquent à l'appel la reprise de QUIET RIOT, \"Slick Black Cadillac\" ainsi que \"Destroy Tsunami\"s Power\") des enregistrements pré- Satanic Royalty que Complete And Total Hell prétend agglomérer, somme de 21 morceaux pour presque une heure vingt de musique. Sans se fatiguer, le menu suit la chronologie de cette bordélique discographie, enquillant pour commencer les sept glaviots que comptait la démo éponyme de 2003, puis le contenu du EP White Hot Fire et ainsi de suite jusqu'à \"Berlin Is Burning\".

Si s'enfiler la totalité d'une traite donne l'impression d'avoir presque toujours à faire au même titre repris vingt fois, encore que, du maidenien \"I'am Violator\" au la reptilien \"Strike To Midnight\", le style du groupe n'est pas si limité que cela, il est cependant permis prendre son pied à l'écoute de ce rétro-Thrash mâtiné de Speed à la old MOTÖRHEAD et de Black primitif, le tout baignant dans des relents d'occultisme de série Z. Courts comme les saillies d'un éjaculateur précoce, sales comme le sang menstruel, tour à tour rapides et quasi Rock'n'Roll (\"All Hail Hell\") ou plus rampantes (\"Long Live Death\") et alors franchement malsaines (\"Funeral Bell\"), ces cartouches que vrillent des guitares trempées dans la rouille, donnent envie d'avaler les kilomètres au volent de sa bagnole (\"On The Wings Of Satan\") ou de têter des bières dans un rade poussiereux.

Tout n'y est pas indispensable car ne masquant jamais le manque d'ambition du propos mais transpire une sincérité, une modestie qui rendent Midnight attachant, si tant que cet adjectif colle vraiment à ce Metal hurlant à l'énergie plus proche du Punk que du Heavy Metal. Bref, plus Di'Anno que Dickinson pour résumer...

Childéric Thor - 7/10