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Moonspell : Extinct

MOONSPELL - Extinct

Napalm Records, 2015

Metal Gothic, Portugal

CD

Moonspell et moi c'est une histoire d'amour et de haine, d'espoirs déçus et de réconciliations aléatoires. Et ça va faire presque 20 ans que ça dure, depuis cet obscure Mcd sorti chez Adipocere. A l'époque le groupe portugais développait un son unique: Black avec des influences ethniques évoquant plus le Moyen Orient que le fado portugais. Le chant encore immature de Fernando Ribeiro alternait parties Black rauques et vocalises incantatoires. L'album suivant, Wolfheart poursuivra dans cette voie avec des sonorités plus goth mais toujours occultes. En 96 sort Irreligious. Grosse déception pour moi, cet album avait le cul entre deux chaises, poursuivant sa route vers un Gothic Metal burné mais oubliant de plus en plus ses origines etno Black, et le chant était à mes chastes oreilles relativement faux car forcé au-delà de l'entendement, plagiat maladroit de Peter Steele... J'avais chroniqué à sa sortie l'album suivant dans un fanzine défunt. Cette chronique injuste et maladroite se réduisait à un \"beurk\"! que je regrette 17 ans après, car cet album est plutôt bon. Par la suite, le groupe connaitra des hauts et des bas, se cherchant sur ces albums jusqu'à trouver la formule idéale répétée à foison depuis Memorial.

Depuis 2012 le groupe a rejoint l'ex label Black Metal NAPALM records. Alpha noir/omega white fut une nouvelle déception. Un album Metal et un autre Gothic Rock. Pourquoi cette dichotomie? Dommage, Fernando ayant rarement proposé des parties vocales aussi riches.

La sortie d'un nouvel album m'a peu emballé. Pourtant les extraits dévoilés par Napalm m'ont fait revoir mon jugement. Des passages Metal alternant à des interventions gothic rock rappelant Katatonia ou les Sisters...le tout dans un même morceau et sur un même disque ! Le groupe ici évite de reproduire les erreurs du passé, peaufine son style et approche de la perfection... Et oh bonheur, Moonspell renoue avec ses premiers amours orientalisant, le temps de deux titres, aidés en cela par une formation traditionnelle de Tel Aviv et Istamboul. Certains passages franchement symphoniques sont un régal pour le fan pénitent que je suis, et je n'ai pu dénoter le moindre faux-pas dans cette cuvée 2015. Même la voix de Fernando qui m'insupportait par ses exagérations dans un registre sur-grave artificiel m'a beaucoup plu, car plus naturelle que par le passé. The future is dark est un titre parfait de ce Moonspell arrivé à son apogée, avec un Fernando poignant tout au long du titre.
Petite curiosité finale, le titre la Baphomette, qui clôture l'album avec une ambiance cabaret et opiacé des plus agréable.

La meilleure cuvée de Moonspell depuis des décennies.... Mais loin d'égaler Under the Moonspell...(histoire de râler).

Alœrw - 7/10