-, 2011
Black Metal, France
CD
Fond noir, crâne de.......bovidé marqué d'un M et le nom du groupe (faisant du coup aussi office de titre d'album), la pochette de Mortus Eternam donne dans la sobriété.
Le livret donne déjà une meilleure idée de la teneur de l'album puisque Bolverk, Sabbat et Eburos posent couverts de sang et de corpsepaint (peinture corporelle pour les francophones les plus tenaces), voire armes à la main. Au moins la déclaration d'intentions est claire, mais pour connaître la teneur des paroles il faudra se rabattre sur les titres des chansons.Et là aussi l'ambiance est à la violence débridée.
Konigstiger est sans aucun doute dédiée au Tigre Royal, déclinaison ultime du Panzerkampfwagen VI à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. On reste dans la thématique germanique avec l' Oskorei : la chasse sauvage d'Odin (qu'illustre la pochette du Blood, Fire, Death de BATHORY notamment) et les Nornes (qui tissent les fils du Destin dans la mythologie nordique). Les titres Aller Simple et Terre Brûlée sont moins explicites mais prennent place eux aussi dans une thématique violente, voire guerrière.
Passé ces prolégomènes, qu'en est il de la musique ? L'album s'ouvre sur une intéressante intro à l'orgue à laquelle succède... une autre intro (pas forcément utile du coup) à base de vieux moteurs de Panzer et de bombardements. Celle-ci cède la place à un Black porté par une voix sépulcrale. Certaines rythmiques et le traitement du son lui donnent un aspect bien Heavy. De même, quelques passages en arpèges viennent casser le rythme des morceaux et leur apportent un surcroît d'originalité. Mais globalement le Black Metal de Mortus Eternam ressemble à un exercice de style réussi mais qui manque de personnalité.
Tout l'album de ce jeune (puisque fondé en 2009) groupe stéphanois respire la volonté de bien faire et la production est de qualité malgré quelques défauts (guitare qui « frise »...) persistants.
Le premier album éponyme de Mortus Eternam nous permet donc de faire connaissance avec un groupe qui a pris le temps de bosser et nous propose une œuvre de qualité (quoiqu'assez courte). Il ne lui manque plus qu'un soupçon d'originalité pour vraiment s'imposer.