Dead Center Productions, 2010
Black Death Metal, Italie
Album CD
Les groupes tentant une synthèse moderne entre black et death metal sont légions, mais le résultat de cette démarche n'est pas toujours heureux : dans le sillage de BEHEMOTH, nous en avons croisé une quantité, de SOILWORK à BELPHEGOR, voire HORRID FLESH pour citer aussi des frenchies inspirés.. Et bien, c'est ce challenge pas réellement nouveau que les Italiens de Nalvage tentent de relever. De suite, la politique de Nalvage est claire : Worship Dehumanisation est une grosse machine lancée à plein régime avec une grosse production assez ronde et bien froide (ce son me rappelant HORRID FLESH). Le chant est classique, mais sa particularité est de naviguer de la guturre grave au chant criard, ce qui dynamise les morceaux. Bienheureux à celui qui comprendra les thèmes philosophiques développés dans les textes ! Des titres comme le quatrième ont une dominante plus black metal, dans les tempi rapides et uniformes, avec des riffs grattés qui donnent une ambiance glaciale. Dans d'autres, c'est la guturre death metal qui prend le dessus. Dans l'un ou l'autre cas, l'alliance de la brutalité du death et la froideur du black metal prend plutôt bien. Pas de technique qui ferait perdre le fil comme dans certains albums de BEHEMOTH, pas de compromis branché (on pense au virage de SOILWORK), mais un mur du son à l'état pur, un peu comme les Autrichiens de BELPHEGOR, mais en beaucoup moins subversif dans le visuel. De rares mélodies rendent l'ensemble plus inhumain, sans jamais tomber dans le solo branle-manche. La locomotive Nalvage est lancée à pleine vapeur, et seuls six titres pour une durée totale assez courte suffisent pour nous faire montre la pression. En définitive, rien de bien novateur dans cette galette, mais rien de désagréable non plus. L'exercice est bien fait, voilà tout.