Bindrune Recordings, 2012
Neo-Folk, USA
12' LP
Bien sûr, nous aurions préféré que OtO soit le véritable successeur du fabuleux Azimuths To The Otherworld plutôt que l'addition de deux EP, comme les Américains le conçoivent, pour une durée totale de plus de 30 minutes tout de même. Qu'importe finalement car le plus important est ailleurs, dans l'existence de ce signe de vie envoyé par une des entités les plus curieuses et donc parmi les plus passionnantes, actuellement en activité.
Nonobstant les qualités de Restlest In Flight , son premier album gravé l'an passé, il suffit d'une demi heure à Nechochwen pour balayer d'un revers d'arpèges osseux FOREST OF THE SOUL, le projet parallèle d'Andrew dela Cagna. Bien que naturellement connectés l'un à l'autre et partageant une vision artistique quasi identique, le principal port d'attache du musicien possède tout simplement une autre dimension, plus grandiose, plus belle aussi, plus noire très certainement.
Ceci dit, respirant aux seuls sons esquissés par une guitare sèche, la première partie d' OtO dévoile la face la plus acoustique de Nechochwen et donc la plus proche de FOREST OF THE SOUL, comme en témoigne \"On The Wind\". Presque progressif lors de \"Cultivation\" mais vibrant toujours d'une beauté squelettique qui donne des frissons (\"Haniipi-Miisi\"), ce corpus de titres très courts à la nature presque instrumentale même si quelques voix y résonnent, explore cet héritage du peuple indien autour duquel le duo a bâti son oeuvre, contribuant à donner à celle-ci un caractère shamanique (\"Otomen'pe\").
En revanche, les deux derniers morceaux, sans se départir de cette finesse de touche véritable marque de fabrique des Américains, \"He Ya Ho Na\" puis surtout \"Pekikalooletiiwe\" renouent quant à eux avec le Black Metal auquel Nechochwen est parfois (très) lointainement arrimé, davantage pour le fond d'ailleurs que pour une forme où les riffs saturés, la violence et les vocalises hurlées sont certes présents mais à doses homéomathiques.
Trop court, bien entendu et pouvant difficilemement passé pour un vrai album à part entière, OtO se montre néanmoins à la hauteur de ses prédécesseurs et se faisant, confirme la place singulière qu'occupe Nechochwen au sein de la scène nord-américaine. Une oeuvre contemplative et puissemment spirituelle.