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Northern Crown : In the Hands of the Betrayer

Northern crown ep

Auto-production, 2014

Epic Doom Metal, USA

CD

Comme l'artwork de son acte de naissance le laisse pressentir, Northern Crown braconne sur les terres du doom, celui qui se veut lyrique et épique, qui n'oublie donc pas que ses racines sont avant tout le heavy metal, option très justement confirmée par la relecture du classique de CANDLEMASS, Crystal Ball.

Il est d'ailleurs évident que ce duo américain a beaucoup écouté les Suédois. Trop diront certains. Mais quand le résultat convainc, peu importe au final que les influences saillent comme des câbles à haute tension. Tel est In The Hands Of The Betrayer, qui amorce l'écoute de ce EP du même sous les meilleurs augures. En quatre minutes environ, le groupe nous ramène plus de vingt en arrière lorsque la bande à Leif Edling comptait dans ses rangs le moine Marcolin, nous faisant (presque) oublier que Frank Serafine, malgré un timbre puissant, n'a pas le talent de son aîné européen.

Reste donc qu'en une demi heure, Northern Crown pose les jalons d'une carrière non dénuée de promesse et de potentiel. Son seul défaut tient, paradoxalement, dans la cover déjà citée en cela que celle-ci, s'impose comme le point d'orgue d'un menu qui ne manque pourtant pas de tenue, à l'image de A Perfectly Realized Torment. Rien n'y fait toutefois, ce Crystal Ball écrase ses compagnons d'écoute. or, il est toujours fâcheux qu'une reprise se révèle être le Valhalla d'un album...

Ne boudons cependant pas notre plaisir face à ce qui n'est après tout que les balbutiements d'un projet en devenir. Bien qu'un  peu trop long et n'évitant par moment que de justesse la noyade dans le sirop (comprendre, il y a trop claviers donc), un titre de l'acabit de To Thee I Give An Orchid qui du haut de ses dix minutes au garrot, d'une belle puissance mélodique, brassent nombres de (bonnes) idées.

L'actif l'emportant sur le passif, In The Hands Of The Betrayer se veut une honorable découverte, tribut sombre et épique en hommage à notre chère déesse Doom. Ceci étant, Northern Crown saura-t-il rivaliser un jour avec son mentor ? En a-t-il ne serait-ce que les moyens d'y parvenir ? Il est permis d'en douter, ce qui n'enlève rien à sa valeur, modeste et sympathique comme une bonne série B.

Childéric Thor - 7/10