Peaceville, 2006
Dark Metal, Italie
Album CD
\"Materia\", cinquième album de Novembre, marque leur arrivée chez Peaceville, espérons que cela leur permettra d'accéder à une plus grande renommée bien méritée car Novembre est là depuis de nombreuses années tournant toujours autour des deux frères Orlando, \"Wish i could dream it again\", leur premier cd étant sorti en 1994. Je me rappelle bien de mon enthousiasme à la sortie de cet album, le groupe proposant un style dark metal ayant aussi bien des relents doom dans les mélodies que black metal notamment dans la voix et l'énergie, à cette époque glorieuse de l'ébullition et des mélanges des scènes dark métal (doom, black, death atmospherique) qui restera sa marque de fabrique, et pouvant être comparé à OPETH à ses débuts avec son \"Orchid\" (album très différent de leur style d'aujourd'hui et qui sortira d'ailleurs un an aprèsd'ailleurs). Puis Novembre a poursuivi sur ce chemin, le deuxième album \"Arte novecento\" en 1996, toujours chez Polyphemus, un label italien à l'existence éphémère, était moins bien cependant, les vocalises black metal étant moins présentes au détriment des voix claires parsemées sur le premier cd, la musique était toujours aussi bien cependant. Ces deux albums sont désormais étrangement introuvables, ayant même nécessité le réenregistrement en 2002 de \"Wish i could dream it again\" sous \"Dreams d'azur\", par-contre la suite a été plus glorieuse en terme de diffusion avec deux albums chez Century Media, avec \"Classica\" en 1999, à mon avis leur meilleur enregistrement, puis \"Novembrine walz\" en 2001, très bon aussi. Après quelques années de silence, Novembre est donc de retour sans grande surprise puisque toujours officiant dans le même style. \"Materia\" est donc bon, forcément, mais ce n'est pas là leur meilleur enregistrement. Novembre reste d'une manière générale fidèle à lui-même: du dark metal mélodique et émotionnel, parfois plus lent parfois avec des accélérations flirtant avec le black, sans s'embarrasser de synthés inutiles, d'orchestrations, d'effets ou de pathétiques sons electro, ni d'expérimentations hasardeuses et périlleuses, tout comme le groupe ne s'est jamais encombré de clichés inutiles sataniques ou païens ou encore de romantisme cliché ni n'a oeuvré dans la surenchère, restant honnête, direct et émotionnel. Par-contre, cet album possède des aspects négatifs. La voix black de Carmelo (déjà moins présente sur le précédent) a à nouveau quasiment disparu (plus que jamais) pour céder la place à ces voix claires un peu rêveuses, naïves et plaintives, qui n'ont jamais été vraiment bonnes chez Novembre notamment lorsque le chant est en italien, vraiment dommage car la voix black de Carmelo est réellement excellente et ne pas l'utiliser est réellement une erreur; on la retrouvera heureusement dans \"Aquamarine\" toujours aussi excellente et sur la fin de \"Materia\" et \"Nothijngrad\" mais ce sont là malheureusement les seules apparitions de l'album. Dans \"Geppeto\" (allusion au conte de Pinocchio?), le chant est carrément insupportable alors que la musique reste bonne. \"Materia\" propose un total de 11 titres pour 68 minutes incluant deux morceaux à la fin qui sont en fait extraits des sessions de \"Novembrine walz\", moins trippant que cet album, et une reprise franchement dispensable, \"The promise\", d'un groupe pop nommé Arcadia; Novembre avait déjà repris Depeche Mode sur \"Arte Novecento\" et Kate Bush sur \"Novembrine Walz\". Novembre reste fidèle à lui-même, mais cet album est cependant moins bon que les précédents, l'omniprésence des voix claires dans lesquelles Carmelo n'excèle pas y étant pour beaucoup, toutefois une fois encore on a avec Novembre un groupe supérieur à la moyenne et à découvrir pour ceux qui ne connaissent pas encore cette formation de qualité discrète et pourtant à l'identité certaine.