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Ominous Crucifix : The Spell Of Damnation

OMINOUS CRUCIFIX - The Spell Of Damnation

F.D.A. Rekotz, 2012

Old School Death Metal, Mexique

CD

Vous le prenez comment déjà, votre Death Metal ? Rapide et technique ou plus baveux ? Bien cradingue et baignant dans le jus de zombies, le tout suintant le blasphème par tous les orifices ? D'accord. Alors The Spell Of Damnation , première régurgitation de Ominous Crucifix, devrait, à peu prêt, les combler... Vos orifices donc.

Si son origine géographique - le Mexique - et son visuel old school annonçent de prime abord du garanti 100 % underground et sale comme les menstrues, une écoute attentive de la bête vient tout de même nuancer cette promesse. Soit, entre les guitares sonnant comme des boyaux qu'on gratte qui barbotent dans les viscères, un tempo qui en fait autant et un chant caverneux clouant le tout dans le bois d'un cerceuil, Ominous Crucifix braconne très franchement sur les terres du Metal de la Mort façon suédoise, sous-genre devenu à la mode depuis le succès de HOODED MENACE, dont on ne compte plus les émules, si ce n'est par palette entière, sans que l'on sache encore s'il s'agit d'une bonne ou d'une mauvaise chose. Et le groupe le fait d'ailleurs plutôt bien. \"Putrid Purity\", qu'introduit une ligne de basse grassouillette, rappelera avec bonheur aux vieux cons que nous sommes, les premiers rôts de GRAVE avec une louche de BOLT THROWER, MASSACRE et autre DEATH. Lourd et pesant comme un panzer. Avec en sus cette faculté d'étirer la trame (plus de sept minutes, au cas particulier), ce qui lui permet d'installer une atmosphère de pourriture que fracturent de nombreux breaks. Même punition avec \"Primitive Sin\", plus court, tout aussi efficace dans son genre, ou bien encore ce \"Secular Omens Of Doom\", qui sent les cavaux humides et la chair en décomposition, rouleau-compresseur qui fait honneur à la dernière partie de son nom.

Soit. Mais le tout ne s'enlise malheureusement pas autant dans les viscères démoniaques que ce que ses apparats suggéraient. Bref, on n'est pas chez TEITANBLOOD autrement plus malsain et Evil ! Rencontrant encore quelques difficultés à tenir la distance et se montrant décevant lorsqu'il lisse ce Death à l'ancienne qui ne réclame pas ce genre d'artifice (\"Third Day Ressurection\"), Ominous Crucifix n'en demeure pas moins une purulente - et donc agréable - surprise, en provenance d'un pays auquel il nous donne envie de nous intéresser plus sérieusement, après le cas MAJESTIC DOWNFALL et son Doom Death d'ailleurs lui aussi cuisiné dans les vieux pôts. Aucune innovation mais un respect des traditions tout à fait louable.

Childeric Thor - 6.5/10