Jawbreaker Records / Dying Victims Productions, 2025
Heavy Metal, France
EP CD
"The Ascent & The Hunger" se présente comme le premier signe de vie d’un nouveau venu baptisé Palantyr, ce qui n’est pas tout à fait vrai. Explications. Commençons par le groupe. Celui-ci n’est pas si neuf puisque ses membres s’activent ensemble depuis plus de dix ans, tout d’abord sous le nom de Destrukt avant d’en changer en 2024. De sorte que Palantyr n’a par conséquent rien du puceau qui frissonne en découvrant la bête heavy metal, cela s’entend et nous y reviendrons. Quant à cet album, il n’en est pas vraiment un (ni le premier donc) puisque composé des trois titres de "The Ascent" justement, dernier EP gravé par les musiciens sous leur précédent patronyme, auxquels se greffent une reprise de 'Nosferatu' de l’inconnu Paul Roland et – enfin – deux vraies nouvelles compos.
Le menu est maigre et néanmoins indispensable, ne serait-ce déjà parce que le groupe, quelque soit son nom, est tout simplement un des rejetons les plus doués d’un revival heavy accordé au féminin aux côtés des Chevalier, Tonnerre, Aphrodite ou Meurtrières avec lequel il partage une même origine hexagonale) et une allégeance identique aux standards fixés par le Maiden originel. Des Français, armés d’une chanteuse, qui labourent les terres du matriciel "Killers", sanglé d’influences épiques à la Manilla Road, voilà ainsi des arguments suffisants pour s’intéresser à eux.
Basse qui galope et guitares acérées tout en harmonies mélodiques bétonnent un metal à l’ancienne, vigoureux et sans artifice, qui aime foncer pied au plancher (‘Ravenous’) mais que n’effraie ni les canevas plus sinueux (‘Graveyard’) ni les décélérations jouissives (le final de ‘Shan E Sorkh’). Les références sont évidentes, témoin ce ‘Son Of The White Mare’ franchement maidenien en diable (il aurait pu se glisser sans peine au milieu de "The Number Of The Beast") mais, outre le fait d’être habilement digérées, elles couturent une écriture ciselée aux atours accrocheurs, comme l’illustre un ‘Broken Mirror’ remuant dont les riffs se collent à la mémoire.
Le tour du propriétaire ne serait évidemment pas complet sans évoquer la performance d’Athéna, guerrière à la voix batailleuse mais séduisante, qui maîtrise la montée dans les aigües avec une aisance effrontée. Et tant pis si "The Ascent & The Hunger" n’offre pas grand-chose de nouveau à se mettre sous la dent, car il prépare le véritable successeur de "Unleash The Destruktors" (2018) qui certes tarde à venir mais que les deux titres inédits annoncent sous les meilleurs auspices !