La Horde Noire Webzine metal extrême depuis 2002

Petrification : Summon Horrendous Destruction

Petrification - Summon Horrendous Destruction

Sentient Ruins Laboratories, 2017

Death Metal, Etats-Unis

EP Tape

Au moins avec Petrification, il ne saurait y avoir tromperie sur la marchandise. Tout ici, de son patronyme à la pochette habillant cette petite carte de visite, suinte le bon vieux death metal des familles, baveux à souhait, cendreux et exhalant des remugles de caveaux humides. Bref, ces Américains ont le manche braqué vers la Scandinavie et à la Suède en particulier, une scène dont la seule évocation suffit déjà à affoler l’érectomètre.  

On connait le genre par cœur, depuis ces tempos épais, baignant dans un jus fétide, à ces accélérations souvent avortées, sans oublier cet accordage plus bas de terre et ces vociférations de gargouilles enrouées mais pourtant ça marche (presque) à chaque fois. Comme c’est le cas avec Petrification dont la jeunesse ne rime pas avec maladresse, bien au contraire. Maîtrisant de fait ce credo morbide jusqu’au bout de ses ongles noircis par un stupre evil et visqueux, le groupe éjacule une coulée grumeleuse comme on l’aime.

Petite bestiole de vingt minutes à peine peut-être, éditée en cassette par Sentient Ruins Laboratories, Summon Horrendous Destruction n’en honore ainsi pas moins son cahier des charges. En quatre crachats qui sentent bon la décomposition avancée, le groupe se présente comme un très bon disciple sachant patauger dans la barbaque sans pour autant s’enliser dans les viscères. Rien que le titre éponyme, qui écarte les cuisses de ce EP, est déjà une manière de leçon, de synthèse. Après une lente et pesante entame, irriguée par des guitares ferrugineuses, le rythme s’emballe (un peu), avant que la trame ne soit perforée de malsains coups de boutoir.

Stagnation Of Transmigration prend ensuite le relais, alternant éruptions fiévreuses et descentes à la mine. The Headless One Master quant à lui, se fait plus funèbre, tout d’abord enveloppé dans une brume rugueuse puis martelant un tempo à la fois véloce et gangreneux mais creusé de gouffres sinistres au fond desquels bouillonne une noirceur charbonneuse. Avec Desecrators Of Conscious Entrophy, la fin approche déjà, pulsation taillée dans ce même bois old school.

Bref, Summon Horrendous Destruction est le jet séminal prometteur d’un combo qui a tout compris au genre, peu original certes mais capable de réveiller des zombies pour une effroyable et vicieuse nuit des morts-vivants.

Childeric Thor - 7/10