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Possession : Anneliese

POSSESSION - Anneliese

Iron Bonehead Productions, 2014

Black Death Metal, Belgique

7''

Rien ne nous avait vraiment préparé à une telle déflagration, à une telle annihilation. Demo Tape encore toute fraîche dont les effets se font encore ressentir dans notre cerveau, His Best Deceit avait pourtant annoncé la couleur. Noire, forcément, intense et survoltée. Nous étions cependant alors loin d'imaginer à quel niveau s'élèverait très vite ses auteurs.

Petite rondelle deux titres peut-être, il n'en demeure pas moins que Anneliese laisse après son court passage d'une dizaine de minutes, un terrain dévasté où l'herbe ne repoussera pas. Dix minutes, c'est le temps qui suffit à Possession pour dresser sa hampe perfide gonflée d'un stupre vraiment Evil et ce faisant, s'imposer comme un des plus terrifiants rejetons du Grand Bouc entendu depuis (très) longtemps. Rien que ça mais c'est déjà beaucoup.

Par rapport à la récente carte de visite de ce groupe belge qui a vu la nuit il y a deux ans à peine, ce 7'' montre que ses géniteurs ne maîtrisent pas seulement les saillies supersoniques, de mise sur la démo tape mais plus encore les tempos rampants qui les rapproche même d'un death doom minéral et mortifère. Riffs comme des griffes raclant la roche d'un caveau, basse qui fait vibrer les fondations, prise de son granuleuse abîment les premières mesures du titre éponyme que propulse très vite une batterie énorme directement connectée aux entrailles de la terre, laquelle imprime à l'ensemble un rythme implacable. Lourd bunker démentiel prisonnier d'une falaise aux arêtes tranchantes, \"Anneliese\" palpite d'une sève obscure et malfaisante qui suinte des vertigineuses fissures qui le déchirent de part en part.

Plus court, \"Apparition\" se rapproche davantage de ses quatre aînés en cela qu'il maintient, après une longue et pesante amorce, une cadence aussi robuste que véloce, que brise toutefois une décélération centrale qui confine au malsain le plus démoniaque. Et il y a toujours cette voix possédée, hallucinée qui n'appartient qu'à Mestema, chanteur dont la présence est pour beaucoup dans le caractère survolté de ce black death granitique auquel il injecte une espèce de folie aussi sournoise que vicieuse.

Après ces deux mises en bouche dont la petite durée n'a d'égale que l'intensité cryptique martelée, il ne reste plus qu'à Possession à nous offrir le coup de grâce avec un premier méfait longue durée qui logiquement devrait faire très très mal ! Un futur grand ? Pourquoi pas ! Les Belges jouissent d'un potentiel dont on devine qu'il n'a été qu'à peine défloré par ces deux rôts.

Childeric Thor - 8.5/10