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Progenie Terrestre Pura : U.M.A.

PROGENIE TERRESTRE PURA - U.M.A.

Avantgarde Music, 2013

Progessive Black Metal, Italie

CD

Si une belle pochette ne rime pas (toujours) avec bon album, celle-ci peut au mois avoir le mérite de donner envie de s'intéresser au contenu dont elle est l'écrin plus ou moins révélateur. C'est le cas de l'illustration de l'artiste Alexander Preuss servant de visuel à U.M.A. , première exploration des Italiens de Progenie Terrestre Pura, à côté desquels nous serions peut-être passés, sans cette monumentale porte d'entrée, laquelle réussit surtout à matérialiser toute la puissance visionnaire et majestueuse de cette musique aussi singulière qu'envoûtante, baignant dans un climat spatial à la beauté onirique.

Le fait que Avantgarde, label souvent précieux, toujours exigent, ai signé ce mystérieux duo, Jusqu'à alors auteur d'une simple démo, est un indice révélateur quant à une expression forcément personnelle, que nous serions tentés de résumer à de l'extrême évolutif, deux marqueurs qu'incarnent traits Death Metal (pour certaines parties de chant et autres accélérations) pour le premier, ossatures tour à tour labyrinthiques ou plus atmosphériques, pour le second. Une trame qui s'étire presque toujours au-delà des dix minutes, façonne une écriture d'une grande pureté, faite de lignes qui s'envolent parfois très haut, vers des sphères célestes inaccessibles à l'homme. Le son, cristallin, participe de cette éclat virginal, presque insaisissable cependant que le recours à l'italien confère à l'ensemble une dimension poétique.

Pulsation fascinante, \"Progenie Terrestre Pura\" emporte d'emblée l'auditeur sur ses ailes pleine d'une enivrante majesté, s'aventurant dans un monde à la fois sombre et déchirant de beauté. Les guitares stratosphériques servent de guide, perçant la voute bleuté de cet univers lointain. Vrillé par de rapides éruptions, \"Sovrarobotizzazione\" se révèle être le titre le plus extrême du lot, impression que nuance toutefois un final aux confins du Post-rock.

Séparé des deux premières pistes par un instrumental bercé d'ambiance de Science-fiction, le second binôme atteint encore d'autres sommets. \"Droni\", tout d'abord, brouille les cartes, lente élévation à l'amorce quasi floydienne et à la basse généreuse qui par la suite explose en un tonnerre électrique. Le chant y est secondaire, laissant les instruments tricoter un décor grandiose dont les édifices se dressent en une érection finale gonflée d'une tristesse infinie. Enfin, teinté d'étrangeté, \"Sinapsi Divelte\" traduit admirablement le concept SF développé par le groupe, idéale bande-son d'un ouvrage d'Asimov ou de Robert Heinlein. Le nom de l'album, U.M.A. pour Uomini, Macchine, Anime, y prend tout son sens, fusion entre l'homme, la machine et l'âme sous la forme d'une montée en puissance cataclysmique qui meurt sur des notes décharnées qui s'effacent peu à peu, silhouettes avalées par cette brume bleuté qui tout entière drape cette expédition sur une planète inconnue.

Childeric Thor - 7.5/10