Ladlo Productions, 2013
Sludge, Hardcore, Post-Rock, France
CD
Nouveau venu sur la scène Metal hexagonale, Regarde Les Hommes Tomber est constitué d'anciens membres de formations Hardcore, Black ou Death. L'éclectisme de cette somme d'expériences constitue la caractéristique principale de leur présente oeuvre tant le groupe alterne passages ambiant et éléments nettement plus, disons, dynamiques.
Les fans de True Black peuvent d'ores et déjà passer outre cette chronique car, à part la voix d'Ulrich, peu d'éléments de cet album devraient les interpeller. Pour se situer, Regarde Les Hommes Tomber est à équidistance entre SOLSTAFIR et HATEBREED ; je sais ça fait du chemin. Les presque 40 minutes de cet album éponyme permettent à nos gaillards d'entraîner l'auditeur dans des paysages sonores profonds, gavés de basses, sur lesquelles flottent quelques arpèges de guitare mais la majorité des compositions donne dans un ambiant électrifié, accrocheur (mais pas très diversifié), prétexte idéal pour permettre à Ulrich de vomir sa haine du Très Haut.
Ainsi que la pochette et le nom du groupe le laissent supposer, les textes traitent de religion avec une très nette préférence pour des thématiques telles que le péché ou la rebellion contre l'autorité du dieu unique avec un soupçon de luciférianisme me semble t'il. Le livret indique que ceux-ci ont été composés par un certain Henoch, lequel ne semble pas faire partie du groupe et, s'il manie le blasphème avec verve, tire son pseudonyme directement du Très Saint Bouquin. Est-ce vraiment la peine d'excécrer Yavhé si l'on puise son inspiration directement dans les pages que son divin souffle auraient inspirées ?
Techniquement il n'y a pas grand chose à redire. Les musiciens sont à leur affaire et maîtrisent fort bien leurs instruments. L'album a un son qui n'a rien à envier à de plus grosses formations ; il laisse sa place à chaque instrument et n'en met aucun en avant au détriment des autres.
Cette première oeuvre de Regarde Les Hommes Tomber fait déjà preuve de maturité et augure du meilleur pour la suite. On regrettera néanmoins que l'aspect monolithique du disque nécessite un effort d'immersion pour s'écouter avec attention de bout en bout.