Non Serviam Records, 2025
Black Metal, Italie
Album CD
Deuxième offrande en trois ans d’existence pour les italiens de Svart Vinter. On ne boude pas notre plaisir tant leur précédente sortie avait déjà défrayé la chronique. La musique de Svart Vinter est sans détour, riche de ses influences norvégiennes du mouvement black metal des années 90. Tout y passe, du blast beat aux tremolos picking mais aussi aux breaks bien lourds dans la mouvance de Mayhem ou d’autre artistes plus récents. Les intros en mid-tempo sont typées du genre.
On n’a aucune difficulté à se plonger dans la tourmente que propose ce deuxième album "Isvind" des italiens. La brume se fait épaisse lorsque les blasts s’enchaînent tandis que la lourdeur de la batterie vient parfaire le cri d’Andrea Maggioni, qui n’est pas sans rappeler le chant d’un Nergal ou Attila. Les musiciens proviennent tous de multiples formations évoluant vers différents styles. Leur force et leur talent se réunissent ici pour œuvrer dans un genre déjà bien défini mais en gardant à l’esprit de proposer leur version d’un black sulfureux et écorché comme au bon vieux temps.
Le riff paraît presque lancinant sur « Ritual », offrant des possibilités de breaks et de variations multiples, possibilités maintes fois saisies par les musiciens qui créent en cela une ambiance particulière propre au style, typique de Mayhem mais avec des élans rapides sur chaque couplet. Léger répit s’il en est avec « My last winter » et son rythme plus doux, accompagné d’une voix fracassante et granuleuse. Bien qu’en réalité, il s’agirait d’un changement de rythme sur la fin de l’album car dès le titre suivant « Of cold and grief », la mélodie et l’ambiance aux influences de Uada dénote par son aspect sombre et apathique.
Ce deuxième album pour la formation italienne marque un tournant majeur dans la vie du groupe. La production ainsi que les compositions sont plus soignées que "Mist", son prédécesseur. On ressent une profonde volonté de faire du black norvégien comme peuvent le jouer les plus grands. Le nom, les thèmes abordés (la nature principalement) et la musique de Svart Vinter prouvent que la scène italienne grave ses lettres de noblesse dans un genre qui se veut exigeant et sans fioriture.