I, Voidhanger Records, 2012
Funeral Doom Metal, Australie
CD
Artisan aussi bien avec MIDNIGHT ODYSSEY qu'avec THE CREVICES BELOW, d'un Black à la croisée de l'atmo et de l'Ambient, lequel aime à s'abîmer dans de très looongues plaintes parfois pour le meilleur mais sans toujours éviter le pire non plus, on se doutait bien qu'il ne faudrait pas longtemps à Dis Pater, pieuvre solitaire basée en Australie, pour frotter son dard au Funeral Doom dont il exploite déjà bon nombres de caractéristiques. C'est donc chose faite avec Tempestuous Fall, son nouveau jouet qu'il vient de mettre en branle, conçu comme un hommage à la chapelle funéraire finlandaise des années 90.
Fidèle à une diarrhée créatrice qui lui permettra peut-être de détrôner son quasi compatriote Sin Nanna (STRIBORG), l'homme accouche avec The Stars Would Not Awake You ni plus ni moins de sa troisième offrande en à peine plus d'un an après Below The Crevices puis Funerals From The Astral Sphere . Sachant qu'à chaque fois le programme est rempli jusqu'à la gueule, c'est peu dire que le musicien ne se moque pas de ses fans qui en ont donc pour leur argent. Seulement, quantité ne rime pas toujours avec qualité. Ce premier album sous cette nouvelle bannière l'illustre encore une fois.
Pourtant, premier contact avec Tempestuous Fall, \"Old & Grey\" tend à démontrer que le Funeral Doom sied plutôt bien aux erremements nébuleux auxquels Dis Peter commence à nous habituer. Celui-ci n'innove en rien (en est-il d'ailleurs capable ?) mais reconnaissons à ce mix entre le suaire tragique de SHAPE OF DESPAIR (époque Angels Of Distress ), influence qui fait plus que sauter aux oreilles (les nappes de claviers y sont pour beaucoup) et la beauté victorienne de MY DYING BRIDE, deux références que le bonhomme assume clairement, une certaine capacité à plonger dans une brume opaque, que transperce toutefois un chant clair, tout ce qui l'entoure.
Las, The Stars Would Not Awake You tourne vite à vide. Répétitives et paresseuses, confondant de fait mortification profonde et stigmates superficiels, ces cinq complaintes s'étirent péniblement, tutoyant parfois le quart d'heure. Comme dans le cas de ses deux autres projets, Dis Pater n'évite ni les facilités ni l'ennui, incapable qu'il est de tamiser son inspiration. L'art de la synthèse et de la mesure lui est malheureusement toujours inconnue. Ce qui est d'autant plus dommage que ses créations sont parsemées de moments où la grâce n'est pas loin, témoin au cas particulier de\"Beneath The Stone Grave\".
Une prise de son qui ne peut masquer le fait d'être l'écrin d'une musique oeuvre d'une seule créature et une facheuse tendance à pomper à droite et à gauche plus qu'à rendre hommage, finissent enfin de grever un talent modeste qui possède toutefois le petit charme de l'artisanat.