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The Black Sorcery : Wolven Degrade

Krucyator Productions, 2019

Black Death, Canada

Album CD

La bête est déjà de retour, le vît lourd gonflé d'une semence blasphématoire que nous sommes prêts à avaler goulûment jusqu'à la dernière goutte. Ce qu'il y a de chouette avec The Black Sorcery, c'est qu'on devine de suite de quelle manière nous allons être perforés : par derrière et sans vaseline. Mais non sans de courts préliminaires, incarnés par un War Fangs, augure guerrier annonçant l'imminence de l'apocalypse.

Bref pas de longs et vains discours, seulement de la haine à l'état brut, du fiel en tube. Et c'est aussi ce qu'on aime chez ces furieux Canadiens, cette allégeance à un black death nucléaire qu'ils ne cherchent nullement à rénover (ce n'est pas le propos), juste à en dégueuler les boyaux avec respect, tant dans la forme (pochette à l'ancienne qui suinte le sperme) que dans le fond (un satanisme bestial comme combustible). Dans le genre, on ne fait pas mieux. Si encore une fois le menu s'enfile très vite, en moins de trente minutes, Wolven Degrade franchit encore un étage par rapport au séminal ... And The Beast Spake Death From Above, en terme de brutalité stomaqueuse.

L'Homme s'est depuis longtemps transformé en bête et ne laisse dans le sillage de sa queue épaisse et maléfique que des cadavres de femmes ayant succombé à ses pénétrations préhistoriques, les fentes ensanglantées, lacérées, déchirées. Ni pause ni pesante décélération ne viennent à aucun moment briser cette fielleuse cascade, à l'exception, peut-être, du titre éponyme et de timides rais mélodiques (The Crone). Au milieu de cette bouillie, toutefois techniquement imparable, giclent ces vocalises dignes de porcs qu'on engorge dans les entrailles dégueulasses d'un abattoir. Dix saillies malsaines se succèdent, supersoniques et mousseuses, érigeant un bloc tendu comme une verge turgescente au fond d'une cavité velue et poisseuse.

Que dire de plus si ce n'est que The Black Sorcery honore encore une fois son pestilentiel cahier des charges et dresse haut les couleurs du label Krucyator Productions dont il symbolise parfaitement l'identité où la technique chirurgicale n'est jamais exempt de cruauté. Puant les viscères et le foutre, Wolven Degrade est une leçon assénée par des musiciens maître de leur black death enragé.

Childéric Thor - 7/10