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The Deathtrip : Deep Drone Master

THE DEATHTRIP - Deep Drone Master

2014

Black Metal, Angleterre / Norvège

CD

On était sans nouvelle de Aldrahn depuis sa participation à l'ultime EP de THORNS datant de 2002. C'est pour combler cet énorme vide que comme beaucoup, j'ai usé mes copies de l'album dudit THORNS et le 666 International de DODHEISMGARD. Nul autre que ce garçon ne détient une voix de possédée aussi caractéristique, décalée, parfois à la limite de la justesse, fréquemment sous influences (Aldrahn avoua il y a quelques années avoir enregistré les parties de 666 sous LSD et ne pas en garder de souvenirs).
J'avais bien lu qu'il participait à un projet appelé The Deathtrip, resté au stade de la démo, mais rien de transcendant...

2014 fut l'année du retour aux affaires de l'ogre norvégien : retour au sein de DODHEISMGARD (qui doit se racheter après l'ignoble Supervillain Outacast ) et sortie d'un album de son projet The Deathtrip avec Host (du groupe THINE), sous la houlette de Snore W. Ruch, le géni derrière THORNS. C'est plein d'appréhension et d'espoir que j'ai commandé ma copie de l'album Deep Drone Master .
Deep Drone Master . Il va nous faire du Drone ? La réponse est non je vous rassure. Alors avec Snore ils vont nous sortir le deuxième THORNS ? Non plus, Snore Ruch n'est que producteur et a offert au groupe un son roots, clair et avec ce petit quelque chose qui fait tant défaut aux productions actuelles. Une personnalité je dirais. Je le suspecte cependant d''avoir aiguiller le groupe dans une direction sulfureuse.

Alors me direz-vous, tu vas nous en causer de ce disque ? Assurément, c'est l'objet de cette chronique. Au premier abord, on a un retour au Black de la Deuxième vague, DARKTHRONE et ses riffs glaciaux en tête ( Panzerfust ), mais avec des passages plus sombres et bizarres (écoutez Making Me et son break désespéré). Les parties plus lentes et occultes évoquent le MAYHEM du premier album. Et osons le dire, ce Deep Drone Master enterre sans peine le MAYHEM agonisant de Esoteric Warfare . (je ne parlerai même pas des œuvres récentes de DARKTHRONE)

Le chant d'Aldrahn n'a pas pris une ride. S'il n'est pas aussi taré que sur 666 Internationnal , il n'en reste pas moins unique : passant du registre purement Black à ce chant d'ogre si plaisant, décalé et spontané, parfois en roue libre, d'autre fois plaintif et douloureux, à d'autre dégoulinant de haine et de fiel, incantatoire et possédé. Pour vous faire une idée imaginée un garçon avec la folie furieuse du Attila des grands jours et la rage d'un Nocturno Culto de Panzerfaust . Vous aurez une vague idée de la voix de malade qui scande sur ce disque.

Mention spéciale à There's Something Growing in the Trees , et l'angoisse que dégage ce morceau. Essayez de trouver un titre aussi flippant dans toutes les productions récentes : aucun ne vous donnera une telle impression que quelque chose d'hostile rampe vers vous avec un voracité et hostile.

Je ne pensais pas revivre en 2015 l'émotion qui fut la mienne dans les 90's à la découverte d'album aujourd'hui devenu cultes, mais sans me tromper je peux affirmer que ce disque a toutes les caractéristiques pour le devenir. Buy or die !!!!!!

Alœrw - 9,5/10